Lot n° 298

WILLY. 10 L.A.S., Paris mars 1925-juin 1928, au Dr Marcel Réja ; sur 10 pages formats divers, enveloppes (quelques coupures de presse jointes).{CR}On joint deux projets de lettre dactyl. de Curnonsky (annotés et l’un signé), demandant l’aide...

Estimation : 200 / 300
Adjudication : 200 €
Description
de confrères pour aider Willy qui, malade et incapable d’écrire depuis quelques années, vit dans une détresse matérielle. Plus une L.A.S. du même au Dr Réja.
Correspondance amicale au médecin aliéniste. 29 mars 1925. « Je vous ai bien envoyé n’est-ce pas, mon petit bouquin de Souvenirs ? (Entre nous, c’est une foutaise) »... 17 avril 1925. « Vous êtes un océan d’indulgence ! Puisque les Souvenirs vous ont amusé, rendez-moi le grandissime service de recommander le bouquin à quelques amis, voulez-vous ? » Son éditeur ne fait pas beaucoup de réclame : « J’ai peur que cet infortuné volume ne sombre dans un gouffre tapissé d’indifférence »... 3 mai 1928. « Le Gâteux vous salue et vous demande si vous avez prévenu le docteur R. M. de l’avenue Mozart s’il consent à me voir, je crois qu’il ne faudrait pas trop tarder [...]. Un abrutissement général, où le j’m’enfoutisme et le découragement, antithétiques par définition, s’unissent pour aboutir à une déplorable aboulie dont je me rends compte sans pouvoir réagir contre elle. Sans phrases, cher Réja, le moment arrive où je crois qu’il me sera impossible d’écrire une ligne sensée. Y a-t-il un remède ? Ou faut-il prendre le ticket pour ailleurs (on ne délivrera pas de retour). Je vous affirme que je ne regretterai pas la littérature dont le Fruit vert est un spécimen fâcheux »... Mardi [15 mai]. « Old chap, s’il y avait une drogue que, sans souffrir, on absorberait pour aller tout doucement, avec elle dans le ventre, à la crevaison finale ! Comme ce serait chic ! »... Vendredi [18 mai] : « je suis paralysé par la maladie, ligoté, réduit à l’impuissance. Voilà trois jours que je ne puis écrire, absolument pas. Ça devient sinistre »... Dimanche [20 mai]. « Votre conte de l’Humour et ma chronique musicale ne pêchent pas par excès de prolixité ! »... Une inconnue, le sachant gravement malade, prie pour son âme et propose d’envoyer un abbé à son chevet... [31 mai]. « J’ai été, encore une fois, boulé (par une torpédo, et non plus par un camion automobile). Ça devient une habitude ! Mais ça ne me rend pas le travail plus facile, évidemment »... 6 juin. « Je ne pouvais trouver de noms et en voici tout un fourmillement. Là dedans, beaucoup de types m’ont connu fort à mon aise, et même davantage. Ce qu’il faudrait leur dire c’est (la vérité, en somme) que je suis malade, incapable d’écrire...et, grands dieux, ne vont-ils pas s’imaginer que les éditeurs me servent des rentes ? »...
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