Description
télégramme joint, et 3 brouillons de réponses).
Belle correspondance littéraire. Dimanche [Luneray5 juin 1904]. Ne pouvant dormir, il a commencé l’article, et espère le finir. « Si un ami s’était déjà chargé du travail, le mien, avec quelques retouches, pourrait saluer le 2e vol. [...] Et s’il ne vous semble pas bon, vous le déchirerez simplement »... Gruchet-Saint-Siméon par Luneray [juin 1904]. « Je suis un pauvre sire et un désolé et désolant ami ! J’ai recommencé trois fois le commencement sans parvenir à rien de propre. Impossible de trouver le joint ou le bout par où prendre l’œuvre qui cependant est si vivante, si directe, si sincère et si cordiale ! – Mais voilà ! Mon domaine est si petit que c’est presque une prison, et je me perds et je patauge dès que j’en sors. J’espère bien que Beaunier ou Bordeaux ou Bourdon aura encore le temps de faire ce que j’aurais tant aimé faire ! »... Dimanche [juin 1904]. Recommandations pour un voyage dans sa voiture non fermée... Grasse 5 décembre [1908]. Georgette va le rejoindre : invitation aux Huret de faire « bonne escale » à Grasse... Grasse 25 décembre 1910. Il s’installe au « Mas des Quatre Chemins ». Conseils avant de traiter avec les éditions Nelson, qui veut créer une collection française à grand tirage : « Mais c’est ce pauvre Fasquelle qui va crier comme trente-six pintades plumées vives ! Il n’a jamais voulu m’autoriser à publier ainsi Sagesse et destinée, et la Vie des abeilles [...]. Il est probable que je ne serai jamais de l’Académie, parce que son règlement exige qu’on se fasse naturaliser français. Ne trouvez-vous pas que cette très digne gardienne de la haute morale, met à ses faveurs une condition assez minuscule ? » Il reviendra à Paris fin janvier pour « ce sacré Oiseau bleu qui encombre ma vie »... Abbaye de Saint-Wandrille 27 juillet 1913. Leur installation étant fort incomplète, pour recevoir Huret « avec le confort auquel a droit un vieil ami doublé d’un illustre voyageur, il sera préférable d’attendre la semaine suivante. Ce sera une grande joie de vous avoir, avec votre femme, sous notre toit »... 21 août, recommandant Huret à un médecin : « C’est le meilleur des hommes – un peu brutal, mais loyal, clair et fidèle comme une épée nue »... 11 octobre. Renvoi à Huret de son manuscrit : « C’est très bien, très vivant et parfaitement malicieux sans avoir l’air d’y toucher. Quel art incomparable d’extraire de la victoire sa propre et juste condamnation ! Je sors de l’épreuve sous l’aspect d’une bonne brute, pas antipathique, mais carrément égoïste, sensuelle, assez puérile et fort indifférente à tout ce qui n’entre pas dans le petit cercle de ses appétits et de ses préoccupations. C’est très juste et j’aime ça infiniment mieux que les éloges vagues, nuageux ou azurés que généralement l’on prodigue à ce genre d’exercices. Mais je plains ceux qui tomberont sous votre patte avec des vices, des tares et des défauts plus nombreux ou plus répugnants que les miens ! »... Des notes et commentaires au crayon sont joints : « P. 32 – “Il adore amasser” – C’est peut-être un peu vif et ce n’est pas très juste. Entre gens intelligents, on comprendrait [...] mais les neuf dixièmes des lecteurs sont d’arides crétins. Au fond, quand je m’interroge bien sincèrement, je tiens fort peu à l’argent » ; il lui arrive de perdre de l’argent à la Bourse, mais cela l’émeut « moins qu’un rayon de soleil, une branche d’arbre ou une phrase bien faite »... D’autres notes concernent l’Académie, sa compagne Georgette Leblanc : « C’est ce que nous appelons, en riant, entre nous, ses “pitreries” ou ses crises de “pitrite aiguë”. Quand ça la prend, il n’y a d’autre remède que quelques semaines de “planches” sinon elle languit [...]. Le remède absorbé, le philosophe reparaît et le cerveau se remet au travail »... Il est aussi question des publications de la Society for Psychical Research, etc. Nice 20 novembre 1913 : « même en raclant les fonds des plus vieux tiroirs je ne trouve rien, du moins rien qui soit avouable. Quant au travail actuel, tout est vendu et partie même payée d’avance aux Amériques du Nord. J’ai là-bas un agent insatiable, un certain Reynolds, que je vous recommande, le cas échéant, qui rafle jusqu’aux fantômes prémonitoires des fœtus les plus incertains ! »... – Envoi pour le Figaro d’un « instantané sur Georgette [...] dont l’interprétation de Carmen, déconcertante un peu parce que trop sincère, a besoin d’être défendue par tous ceux qui aiment et approuvent sa conscience de pure artiste »... Nice 18 février 1916, à Mme Huret, sur l’ami défunt, évoquant « la meilleure partie de cette franche rudesse, de cette bonne brutalité généreuse que tous ceux qui l’ont aimé, aimaient tant »...{CR}On joint 17 L.A.S., 1 L.A. et un télégramme de Georgette Leblanc aux Huret : regrets qu’il n’ait pas assisté à Tintagiles, urgence d’un article du Figaro, nouvelles de Gémier, invitations, etc.