Lot n° 340

Anne-Joachim-Joseph, Marquis de ROCHEMORE (1766-1855) officier, il fit les campagnes de l’Émigration, puis fut Maréchal de camp et député. 7 L.A., 1792-1796, à son oncle M. de Rochemore, puis à sa femme la marquise de Rochemore ; 19 pages...

Estimation : 400 / 500
Adjudication : Invendu
Description
in-8, adresses avec cachets de cire rouge à son chiffre ou ses armes (brisés).
Intéressante correspondance d’un officier de l’armée des émigrés.{CR}Février-avril 1792, 3 lettres à son oncle M. de Rochemore en son château de Gallargues à Lunel, puis à Nice. 10 février : les troupes autrichiennes se rassemblent autour de Trèves et Mayence, et l’empereur d’Autriche, « les circonstances le forçant à faire la guerre à la France conjointement avec d’autres puissances », a prié le Prince de Hohenlohe « d’accepter le commandement d’une armée de quarante mille hommes », et des bourgeois comme des paysans arrivent de toutes parts pour s’enrôler ; il espère que les chose prendront rapidement « une forme plus militaire  » malgré « quelques mauvais esprits qui cherchent à semer la zizanie »... 9 avril : « il parait certain que toute correspondance avec l’étranger va être interceptée le 15 de ce mois » ; il espère que la conduite ferme de son oncle « vis-à-vis de la municipalité de Gallargues leur en imposera et vous sauvera du pillage ; il ne faut pourtant jurer de rien avec de pareils scélérats »… 20 avril : il déplore ce qui est arrivé au château de Gallargues (incendié) : « je sais combien il est affreux pour vous de perdre en un instant ce qui vous avoit couté tant de soins et d’argent [...] J’espère que vous avez pu passer la frontière » ; il s’inquiète des fatigues du voyage pour son oncle et sa tante ; « toutes les troupes autrichiennes et prussiennes qui doivent agir sont décidément en marche [...] je crois qu’avant la fin du mois nous allons prendre une position militaire », et Monsieur annonce la fin de leur inaction forcée, et ordonne que chacun rejoigne son cantonnement en attendant de nouveaux ordres...{CR}Juillet-octobre 1796, 4 lettres à sa femme la marquise de Rochemore, à Ingolstadt et Thalmessingen. Du camp de Weingarten, 27 juillet 1796 : il se réjouit que l’attentat dont a été victime le roi [le futur Louis XVIII] dans un village de Prusse ait été déjoué : « Dieu veuille protéger les jours de ce bon Roi qui vraiment a toutes les qualités qui pourroient faire le bonheur de son peuple ; mais hélas qu’il paroit éloigné le moment où nous le verrons assis sur le throne de ses pères ». Il vient d’être nommé brigadier, et sa paye et ses conditions de vie s’améliorent... 6 septembre : il raconte une attaque ennemie qui a été repoussée : « Mr de La Tour nous a comblés d’éloges et a dit que si nous n’avions aussi longtems arrêté l’ennemi il auroit perdu trois mille hommes. [...] l’essentiel maintenant est, de sçavoir ce que fera l’archiduc ; c’est de là que va dépendre le succès de la campagne »… Du camp sous Munich 11 septembre : « Nous sommes toujours devant ce Munich et en observation vis-à-vis des Républicains ; nous occupons chacun la moitié du pont et tout se passe poliment entre nous, beaucoup trop même, car les Autrichiens en ont pris de l’ombrage » et ont interdit toute communication verbale (les républicains ont même parlé avec le duc d’Enghien !) ; les faubourgs de Munich ont beaucoup souffert ; « l’essentiel est maintenant de sçavoir si l’armée avec laquelle Beurnonville s’avance dit-on à grand pas ne forcera pas l’archiduc à reculer ; j’espère que non et alors il est probable que notre colonne se portera sur le Wurtemberg ; si au contraire le succès des autrichiens cessoient nous continuerons notre retraite sur l’Autriche ; il y a trois jours l’on ne parlait que d’aller en l’avant, mais aujourduy on ne paroit pas aussi sur de son fait »…. 13{CR}15 octobre : il espère « que vers le 20 nous pourrons être sur le Rhin où nous ne tarderons pas à prendre des quartiers d’hyver après lesquels tout le monde soupire ; il est probable que notre cavalerie sera encore cantonnée du côté de Rottembourg » et ils seront ainsi plus proches...
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