Lot n° 389

Simon BERNARD (1779-1839) général et ingénieur, il réalisa de grands travaux aux États-Unis, et fut ministre de la Guerre. 29 L.A.S. (une incomplète), 1794-1836, à son père Joseph Bernard, plâtrier, puis entrepreneur, puis lieutenant de...

Estimation : 600 / 800
Adjudication : 600 €
Description
sapeurs pompiers à Dole (6 à un ami, M. Lecoynet, pharmacien à Dôle) ; 52 pages formats divers, qqs en-têtes Ministère de la Guerre ou Aides-de-Camp du Roi, nombreuses adresses.
Belle correspondance familiale, commencée à l’âge de 15 ans et demi, comme élève de Polytechnique. La première lettre, écrite en route, témoigne d’une dure « maladie du pays » (Auxerre 10 décembre 1794), mais les formalités d’entrée à l’École, et son installation avec des jeunes gens de Dijon, « très bien elevé et de bonne famille », lui rendent de la gaieté (Paris 15 décembre 1794)... Très gêné, financièrement, pendant ses années d’instruction (détails sur les uniformes, la pension, le discrédit des assignats, l’éventuelle nécessité de quitter l’École pour un emploi), il demande de l’argent, des articles de papeterie, l’Astronomie de Lalande qu’il a eue pour prix, et la Géométrie de l’officier restée dans son cabinet ; ses progrès dans le dessin lui ont attiré l’amitié de ses instructeurs, dont La Grange, « le premier mathématicien de l’Europe » (22 juin 1796) ; il estime avoir eu du bonheur à être un élève de l’École, « la plus belle institution qu’il existe » (21 janvier 1797)...{CR}Incorporé dans le génie, où les commandants apprécient fort son zèle pour le travail, on le retrouve ensuite en 1808, réclamant des ouvrages scientifiques et les œuvres de Métastase et Machiavel, et quittant sans regret « la barbare Dalmatie » : « Si on s’était battu un peu plus fort par ici, nul doute que je n’aye obtenu de l’avancement » (Zara 12 novembre 1808)... Chef de bataillon du génie, il se marie en Bavière, en 1809, avec Joséphine, baronne de Lerchenfeld ; en janvier, il est à Sarrelibre, et en mai à Anvers...{CR}En 1816, le ministre le charge d’un ouvrage pour le génie, et ajoute un traitement particulier à sa demi-solde, mais privé de son état (« j’eusse été inquiété [...] par des personnes dont les opinions trop ombrageuses portent à tourmenter tous ceux qui ne sont pas aussi exaltés qu’elles »), il décide de se rendre aux États-Unis, pour « fortifier leurs frontières de Terre et de Mer. Mon existence y sera aisée, et j’ai la permission légale d’y servir » (1er septembre 1816)... Arrivé à New-York à la fin du mois suivant, il va se rendre à Washington pour recevoir les ordres du gouvernement ; cinq ans plus tard, il est au centre de cet « Empire naissant », faisant toujours « de grandes enjambées dans ce pays ; mais au dégré de perfection auquel les moyens de se transporter d’un point à l’autre sont portés aujourd’hui, il semble que plus on voyage moins on est effrayé par les distances ; et que notre planète qui, aux Anciens, paraissait si immense en surface n’est, après tout qu’un grand jardin, dont on peut faire le tour en quelque mois » (Saint-Louis 22 novembre 1821)... Il passe sept mois dans le Sud, en 1827, pour « examiner plusieurs objets relatifs à la défense de l’Union et à des routes et canaux dont nous avons à faire les projets » (Washington 28 octobre 1827). Il a la joie de retrouver sa patrie en 1831. Son premier portefeuille ministériel rend son père bien fier, parmi ses compatriotes, dont il connaît le patriotisme et le dévouement à la cause nationale : « tous mes efforts seront dirigés de manière à mériter et leur confiance et leur estime. Comme eux, tous mes vœux, toutes mes pensées seront toujours pour le bonheur et la gloire de la France » (17 novembre 1834)...{CR}On joint 4 lettres ou pièces d’ordre familial, dont le contrat de mariage de ses parents.
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