Lot n° 425

Louis-Nicolas DAVOUT (1770-1823) Maréchal d’Empire, duc d’Auerstaedt, Prince d’Eckmühl. 11 L.A.S. et 1 L.S., 1819-1821 et s.d., au général César de laville ; 33 pages la plupart in-4, quelques adresses.{CR}Correspondance amicale à un...

Estimation : 1 000 / 1 500
Adjudication : 2 500 €
Description
comagnon d’armes, évoquant la mort de Napoléon.
Savigny 15 août 1819, sur l’aménagement de sa demeure : « Les tableaux du grand hôtel font un effet merveilleux dans le petit salon de Savigny. Tout le rez-de-chaussée est très beau. [...] Ma bibliothèque est totalement arrangée. J’y ai fait mettre mes livres de Paris. Malgré toutes les facultés de travail qu’elle m’offre ma paresse a encore le dessus »... Paris 22 septembre. Les nouvelles de Laville se font rares, mais Davout apprécie à leur juste valeur les détails « bien intéressants dans lesquels vous entrez sur les observations que vous faites sur les lieux que vous parcourez »... Il garde l’espoir de recevoir sa visite à Savigny... Depuis quelques jours, sa fille Louise est gravement malade : « Tout porte à croire qu’elle a une fièvre putride. [...] Vous qui connaissez, mon cher Général, mon intérieur vous pouvez vous faire une idée de tous mes tourments, ceux que j’éprouve pour ma petite Louise sont bien grands »... Savigny 23 octobre. Sa fille Louise a réchappé de sa maladie, ses jours ne sont plus menacés ; sa femme veille sur elle à Paris, jusqu’à son parfait rétablissement... 21 novembre. N’ayant pas eu de ses nouvelles depuis très longtemps, il projetait d’aller en prendre chez lui, « mais je n’ai pu m’arracher de Savigny »... Il l’informe de la suite des travaux entrepris à Savigny pour la bonification des prairies. 14 juillet 1820. Le mariage de sa fille Joséphine est définitivement arrêté : « L’on s’occupe du contrat [...]. Il paroit qu’il sera célébré dans les derniers jours de ce mois »... [Joséphine épousera Achille Vigier le 5 août]. Il désire vivement la présence du général mais ne souhaite pas le voir abréger son séjour aux eaux du Mont-Dore « si cela pouvoit porter le plus petit préjudice à votre santé »... Aayant passé beaucoup de temps avec son futur gendre, il est très satisfait de ses bons sentiments et bonnes dispositions... Savigny 1er mai 1821. « Les travaux vont bon train, vous trouverez des améliorations, des embellissements, ma femme se flatte qu’ils auront votre suffrage »... 2 août. Il accepte avec plaisir le projet d’aller prendre avec son ami l’année prochaine les eaux du Mont-Dore : « J’eus peut-être très bien fait d’aller les prendre cette année, j’eus évité probablement des embarras »... « J’ai ressenti comme vous les mêmes émotions à la nouvelle de la mort de Napoléon. J’ai beau me dire que c’est un bonheur pour lui puisque la vie qu’il menoit à Ste Hélène devoit lui être à charge, le souvenir de toutes ses grandes qualités que j’ai été à même d’apprécier, la reconnaissance que je lui dois ont pris le dessus sur la froide raison et je l’ai beaucoup plus regretté que je ne m’y avois attendu. Puisse sa mort contribuer au moins à affoiblir sinon à détruire cet esprit de division et de parti qui est si contraire aux intérêts du roi et de notre chère patrie, elle a déjà donné lieu à une bonne action et a réparé un tort qu’avoit eu le duc de Fitz-James vis-à-vis de son beau-frère le Général Bertrand, aussitôt que le premier a eu la connaissance de la mort de Napoléon il a trouvé le roi à qui il a demandé l’annulation du jugement par contumace contre son beau-frère et l’autorisation de rentrer en France, le roi a saisi une nouvelle occasion de donner une preuve de sa clémence et de son bon esprit en accordant au Duc sa demande »... [la princesse d’Eckmühl prend la plume sur la dernière page]. Vichy 14 septembre. Il a pleuré en lisant la dernière lettre du général, lui faisant part d’une triste nouvelle : « Nous ne pouvons encore nous persuader de notre malheur, il n’est cependant que trop réel et le 17, époque de notre retour à Savigny (nous partons demain 15), tout nous l’attestera. Je redoute ce moment pour ma pauvre femme surtout. Je me suis empressée de l’arracher de Vichy et me suis servi du prétexte de ma tante qui dans le fait étoit bien délabrée »... Prendre les eaux lui a fait beaucoup de bien : « Je n’éprouve plus que de la sensibilité là où j’éprouvais des douleurs »... {CR}On joint 2 lettres de la princesse d’Eckmühl à Laville (1823) et 6 lettres de divers au même. Plus une pochette en soie brodée.
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