Lot n° 563

Claude-Henri de SAINT-SIMON (1760-1825) philosophe et économiste. Manuscrit signé « Henry de St Simon », Mémoire sur la Science de l’homme, [1813] ; un volume petit in-fol. de 140 pages, demi-reliure ancienne veau fauve, pièce de titre au...

Estimation : 1 500 / 2 000
Adjudication : 5 000 €
Description
dos (légères déchirures réparées aux 2 premiers ff.).
Très rare mémoire diffusé sous forme manuscrite, l’auteur n’ayant pas les moyens de le faire imprimer. Henri Fournel, dans sa Bibliographie saint-simonienne (Alexandre Johanneau, mars 1833, p. 13), fixe à 60 le nombre d’exemplaires manuscrits (mais à la fausse date de 1811) ; le texte fut imprimé pour la première fois en 1858 dans un volume collectif, avec la Physiologie religieuse d’Enfantin (Paris et Leipzig, Masson), puis recueilli l’année suivante dans le tome II des Œuvres choisies de Saint-Simon, avec une liste de quelque 30 destinataires connus du mémoire original.{CR}Ce Mémoire sur la Science de l’homme fut destiné à faire partie d’une série d’études fondées sur l’œuvre de Vicq d’Azyr, Cabanis, Bichat et Condorcet, les quatre savants qui ont fait faire le plus de progrès à l’esprit humain. L’auteur propose de laisser copier et critiquer ce mémoire, avant de le présenter aux sociétés savantes. Il s’agit d’une tentative de développer une science sociale positive, l’homme étant étudié en tant qu’espèce, et non comme individu ; la physiologie serait ainsi relevée au rang des sciences naturelles. Saint-Simon rend longuement hommage à ses maîtres MM. Burdin, Bougon et œlsner, puis se livre à l’examen critique des ouvrages du grand physiologiste et anatomiste Vicq d’Azyr. Il réfléchit sur le cas du Sauvage de l’Aveyron, et expose les douze termes de l’évolution de l’humanité. Selon l’auteur, aucune qualité de l’espèce humaine – ni âme, ni intelligence supérieure – ne distingue l’homme du monde animal. La solidarité spécifique de l’Homme est due uniquement à l’organisation physique de l’homme, et comme la civilisation humaine est soumise à une loi naturelle de développement, dont on peut déceler les termes passés, son avenir peut être prévu. Il termine par une Lettre aux physiologistes postulant l’alternance des révolutions scientifiques et politiques, et prédit que l’instruction publique comprendra la science de l’homme basée sur les connaissances physiologiques ; s’ensuivra une tendance du XIXe siècle à réorganiser la société. Et de conclure par un hommage à Napoléon : « L’Empereur dont le vaste génie embrasse à la fois toutes les directions intellectuelles, a prévu et pressenti cette révolution ; il l’a provoquée par cette question faite par lui à l’institut et qui, par sa nature s’est adressée à tous les français et même à tous les habitans du globe, ce puisqu’ils sont tous interressés à la résoudre... Quels sont les moyens d’accélérer les progrès des sciences ??? Question qui renferme celles... Quels sont les moyens de rétablir le calme en Europe ? de réorganiser la société générale des peuples Européens, et d’améliorer le sort de l’espèce humaine ? »...{CR}Sous sa signature autographe, Saint-Simon a fait figurer son adresse : « rue des Maçons Sorbonne, chez Didot imprimeur de la faculté de médecine ».{CR}Ex-libris du Docteur Ernest Théodore Hamy (1842-1908, anthropologue et ethnologue, fondateur du Musée d’Ethnographie du Trocadéro).
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