Lot n° 312

[NERVAL, Gérard de.] Jacques CAZOTTE. Le Diable amoureux. Roman fantastique [...] précédé de sa vie, de son procès, et de ses prophéties et révélations par Gérard de Nerval. Paris, Léon Ganivet, 1845.

Estimation : 20 000 / 30 000 €
Adjudication : Invendu
Description
In-8 (211 x 128 mm) de (2) ff., XC, 192 pp., 1 portrait et 6 planches hors texte : demi-veau fauve, dos lisse fileté or et à froid, pièce de titre de maroquin vert, plat supérieur de couverture conservé, tranches mouchetées (reliure légèrement postérieure).

Édition originale de la préface de Gérard de Nerval.

Ce conte fantastique, dont Cazotte a lancé la vogue, est un des joyaux de la littérature française du XVIIIe siècle : il a paru pour la première fois en 1772.
La longue préface de Gérard de Nerval est empreinte de mysticisme. Gérard insiste sur l’aspect ésotérique du récit, instaurant “contre l’esprit de la nouvelle et contre la vérité historique, une tradition de lecture du Diable amoureux comme un traité d’occultisme” (Claude Pichois et Michel Brix).

L’illustration se compose d’un portrait de Cazotte gravé sur acier d’après Edouard de Beaumont, de 6 figures hors texte gravées sur bois d’après celles de l’édition originale et de 200 vignettes d’Édouard de Beaumont, gravées sur bois dans le texte, en premier tirage.
(Brivois, Bibliographie des ouvrages illustrés du XIXe siècle, pp. 88-89 : “Beau papier, belle impression.”)

Précieux envoi autographe signé sur la couverture :
a mon ami Francis Wey
Gérard de Nerval

Cette dédicace laconique renvoie au cercle des intimes du poète, et même au dernier carré des fidèles.
Archiviste-paléographe de formation, écrivain, Francis Wey (1812-1882) avait rencontré Gérard avant 1841. Tout au long des années 1840, Wey rendit de nombreux services à son ami, souvent interné. En 1850, il servit d’intermédiaire entre l’écrivain et les imprimeurs du National – Nerval y publia Les Nuits du Ramazan – et, en 1853, devenu président de la Société des gens de lettres, il obtint pour lui des secours financiers.

“Lorsqu’il est apparu que le père de Gérard ne voulait pas organiser les obsèques de son fils, c’est sans doute Francis Wey qui fit réclamer la dépouille par la Société des gens de lettres et a rendu à Gérard ce dernier service. Et c’est Wey qui au cimetière, le 30 janvier 1855, a honoré le défunt d’un discours plein de dignité” (Claude Pichois et Michel Brix).

Bel exemplaire relié vers 1860.

Contrairement à l’usage reçu, le relieur a conservé le premier plat de la couverture de façon à préserver la précieuse inscription autographe. Quelques rousseurs.

Vicaire, II, 147-148.- Carteret, III, 135.- Pichois & Brix, Gérard de Nerval, 1995, pp. 92-93 (l’exemplaire est cité), pp. 252-253, et
pp. 475-476.
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