Lot n° 92

Eugène LABICHE. 4 L.A.S., [Souvigny-en-Sologne] 1868-1870, à sa femme Adèle ; 16 pages la plupart in-8 à son chiffre, une enveloppe.{CR} Correspondance à sa femme sur son installation comme maire de Souvigny, et sur la guerre de 1870 vue de...

Estimation : 600 / 800
Description
la Sologne (Adèle, née Hubert, s’était réfugiée chez ses parents à Guéret).{CR} 17 mai 1868. Relation de son installation comme maire de Souvigny : prestation de serment, discours élogieux par Aignan Bouzy au nom du conseil municipal, puis du brave Dubois qui « m’a cassé l’encensoir sur le nez d’une façon tellement embarrassante que j’aurais voulu être au fond de mes sapinières » ; puis séance du conseil, où tout le monde fume la pipe ; il a rendu comme maire visite au curé : « il m’a reçu comme le messie, j’ai profité de cela pour faire rétablir le service des bons de pain à l’homme qui était venu me voir l’autre jour et dont les enfants meurent de faim »... 16 octobre [1870]. Il a été réveillé aux cris de « voilà les Prussiens ! [...] une femme avait vu les uhlans à 3 kilomètres d’ici »... Il s’est rendu à la mairie, « entouré du vide le plus complet. J’avais pourtant fait désigner dans le conseil une commission de 4 membres [...]. C’est partout la même lâcheté »... Les prétendus uhlans étaient des francs-tireurs français. « Cette panique m’a fait faire à la maison une répétition de la peur, tout le monde tremblait ». Les Prussiens sont à Jargeau : « Je les attends un de ces jours. Pourvu qu’ils ne viennent pas trop matin, tu sais que je n’aime pas être réveillé de bonne heure et je serais de mauvaise humeur »... 24 octobre. Nouvelles rassurantes, après la visite de Léon Wallet et Roland, « venus en compagnie de 18 chasseurs d’Afrique se porter dans les sapinières qui bordent le chemin de la Fringale afin d’attendre les uhlans et les faire prisonniers. J’ai accompagné ces messieurs mais personne n’est venu. [...] On a envoyé de la troupe à Isdes pour défendre le village que les Prussiens avaient menacé de brûler. Il ne s’échappera pas, s’ils reviennent dans notre pays. [...] Si notre armée de la Loire pouvait se décider à bouger et frotter les Prussiens cela dégagerait le pays »... 8 novembre. Il ignore encore la majorité obtenue à Paris par le gouvernement provisoire : « On parle d’un armistice de 25 jours pour laisser faire les élections. Si ce bruit devient officiel, je partirai tout de suite pour aller vous chercher à Guéret [...] et si la guerre doit continuer, comme nous serons infailliblement envahis, vous repartirez pour Pau pour vous tenir le plus loin possible des bombes de l’ennemi »... Détails sur les officiers et une ordonnance qu’il a eus chez lui...{CR} On joint une petite L.A.S. écrite de Vittel (7 juillet 1875) au dos d’un menu d’hôtel : « Ton gros mari continue à aller très bien, les eaux ne lui font aucun effet apparent »... ; et une liste autographe d’« objets emportés à Vittel » en 1875 : articles de papeterie, vêtements et chaussures, articles de toilette, dictionnaire de poche, 2 volumes de L’Univers pittoresque, décorations, « quelques vieux journaux », revolver, argent... Plus 2 L.A.S. de Labiche à son ami Lemaître (Coubert et Souvigny 1880-1881) ; et une note autogr. de choses à faire à son régisseur (1887-1888).{CR}
Partager