Lot n° 547

Charles COUSIN DE MONTAUBAN, comte de Palikao (1796-1878) général, ministre de la Guerre. L.A.S., Mostaganem 30 juillet 1841, au lieutenant général Bugeaud, gouverneur général de l’Algérie ; 10 pages et quart in-4.{CR} Propositions...

Estimation : 600 / 800
Description
vigoureuses pour la conquête de l’Algérie.{CR} L’importance de l’occupation va de soi pour la France, par rapport aux Puissances étrangères, mais il rappelle l’obstacle de la sécheresse, à l’agriculture comme à l’élevage. Plutôt qu’une occupation étendue de l’Afrique, ou qu’une occupation restreinte, il propose « un terme moyen », en occupant quelques enceintes et en dominant l’intérieur du pays par l’intermédiaire d’un homme qui eût intérêt à maintenir les arabes en paix avec nous, tel qu’Adgi Mustapha Ould bey Osman, « homme d’une grande dévotion, d’un esprit médiocre et paraissant peu ambitieux, d’une famille vénérée par les arabes »... On l’investirait du titre de Bey de Mascara, et on l’opposerait à Abdel Kader, pour la plus grande prospérité de l’industrie et du commerce européens... Il préconise une occupation « mixte », exigeant la soumission des arabes, et il rappelle des exploits passés du général Trézel et du maréchal Clauzel : « pour atteindre les arabes, […] il faut être aussi légers qu’eux, c’est en un mot qu’il faut de la cavalerie et que nous n’en avons pas ! Après chacune de nos victoires, qu’avons-nous gagné ? Le terrain du combat, mais si nous eussions eu une cavalerie assez nombreuse pour qu’elle pût seule poursuivre nos succès, en quels lieux Abdel Kader aurait-il pu se réfugier ? »... Actuellement, ils tâchent de « réduire de guerre lasse les arabes », ce qui exige une persévérance peu française et le soutien des Chambres. « Dans ce mode d’exécution, il faudra ne pas laisser les arabes en repos et détruire tout ce qui est saisissable chez eux, c’est-à-dire tous les ans, leurs moissons, prendre leurs troupeaux, leurs femmes etc., ce qui sera très difficile avec une colonne chargée de bagages »... Il expose son plan : le Bey de Mascara appuyé sur des fantassins turcs et des spahis indigènes ; l’Argoub-Ismaël fortifié et gardé par l’infanterie française ; la cavalerie réunie dans la province d’Oran et augmentée de chevaux de Sicile ou Sardaigne, d’acclimatation plus facile ; l’établissement d’un grand camp à Sourkoulmitou, pour dominer et protéger notamment la puissante tribu des Medjaers, « qui ne demanderait pas mieux que de se soumettre, si elle était garantie de la vengeance d’Abdel Kader »... La nuit, avec deux ou trois colonnes, « je battrais dans tous les sens le pays compris entre mes trois points principaux », et ayant obtenu la soumission des tribus dans le triangle compris entre Mascara, Oran et Mostaganem, il coloniserait enfin ces belles plaines. Il faudrait « des hommes capables, énergiques et connaissant le pays », à la tête des colonnes, et celles-ci « doivent être composées d’hommes faits et endurcis aux rudes travaux de la guerre d’Afrique et non de ces malheureux conscrits que l’ardeur du climat dévore régulièrement chaque année »...{CR}
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