Lot n° 551

DARDANELLES. 8 L.A.S. et 2 lettres dactylographiées par Adolphe Baptendier, officier d’administration supervisant le bétail, 2e Division, Corps Expéditionnaire d’Orient, [péninsule de Gallipoli] mai 1915-juin 1916, à sa famille ; environ 30...

Estimation : 400 / 500
Description
pages de formats divers.{CR} Bataille des Dardanelles. Sedd-Ul-Bahr 18 mai 1915. « Me voici débarqué dans la presqu’île de Gallipoli après deux jours de séjour dans l’île de Lemnos. Nous avons franchi l’estuaire sous le feu des canons turcs mais sans dommage heureusement. Je ne puis vous écrire tout ce que je vois et tout ce qui se passe par crainte de la censure. [...] Les combats ont lieu tous les jours, et, naturellement, le soir, il y a des manquants à l’appel. Mon sous-intendant et mon vétérinaire ont failli être tués, un obus est tombé à quelques pas de leur tente. [...] Au moment où je t’écris, nos avions volent au-dessus des camps turcs qui tirent sur eux mais sans résultat. [...] Nos poilus ont tous reçu le baptême du feu, moi en tête »... 5 juin. « Nous vivons ici des émotions intenses, c’est pire qu’au front en France, la mort nous guette à chaque moment, mais j’ai confiance [...]. Nous sommes entre Achi-Baba sur la presqu’île de Gallipoli, Koum-Kaleh et Chanak sur la côte d’Asie [...] Les cuirassés nous on quitté pour la baie de Lemnos ou le golfe de Saros, nous ne sommes plus protégés contre l’Asie qui en profite largement pour nous arroser »... Le général Ganeval a été tué dans une tranchée pendant qu’il examinait les positions turques... Moudros 26 juin. « Tout va bien je m’adapte à tout, surtout depuis que je ne suis plus comme à Sedd-Ul-Bahr sous le feu continuel des Turcs d’Achi-Baba et de Koum-Kaleh. Voici quelles sont mes fonctions ici : je suis le grand maître du bétail (bovins et ovins). J’ai toujours environ 1000 à 1200 bœufs (zébus du Soudan) et 2000 moutons. [...]. Achi-Baba résiste toujours mais j’espère qu’on en viendra à bout sans cela nos troupes fondraient au soleil et sous les maladies. [...] Les pertes que les journaux ne peuvent dévoiler ont été terribles. [...] On ne peut jamais se reposer, même en toute dernière ligne. Les obus pleuvent toujours, il faut se terrer comme des rats quand la valse commence. [...]. C’est à dégoûter de l’humanité qui est en train de se déshonorer »... En juillet et août, Achi-Baba résiste toujours mais l’officier garde une « confiance inébranlable dans le succès de nos armées »... 13 septembre. « Je viens de passer quatre mois dans cet Orient de malheur d’où une collection de mes camarades se sont fait évacuer quand ils n’y ont pas laissé leurs os. Mais, malgré tout cela je lutte et je lutterai jusqu’au bout »... Son nouveau poste, en plus des randonnées à cheval dans la montagne pour la surveillance du bétail, comporte trois voyages par semaine à Sedd-Ul-Bahr pour le service des vivres et de la viande : « Il me faudra échapper aux sous-marins et éviter les obus sur mer et sur terre quand je ferai mes distributions »... Salonique 4 juin 1916. « C’est une joie pour moi de me restreindre un peu et de vous faire profiter de mes petites économies de guerre, il me semble que je paye un peu mieux ma dette à la Patrie [...] Aujourd’hui je vis, demain je puis être mort, pourquoi thésauriser »... Il a effectué une demande pour passer dans l’infanterie et espère être exaucé avant la fin de la guerre... On joint un télégramme du même, 16 lettres de sa sœur (récit des événements à Nevers, 1914-1918), une photographie, etc.{CR}
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