Lot n° 628

Charles-Guillaume NAUNDORFF (1783 ?-1845) l’un des plus célèbres faux Louis XVII. L.A.S. « Charles Louis. Duc de Normandie et Roi légitime de France », Camberwell 18 novembre 1839, au « comte de La Barre » [Modeste Gruau], à Lyon ; 2...

Estimation : 600 / 800
Description
pages in-4, adresse avec sceau de cire rouge (brisé avec petit trou), marques postales.{CR} Très belle lettre à son homme de loi et propagandiste, en vue du procès des éditeurs français de son livre Doctrine céleste, pour outrage à la morale publique et religieuse. [La condamnation par la Cour des Assises du Rhône interviendra le 28 décembre ; La Voix d’un proscrit, mémoire historique et judiciaire, dont Gruau de la Barre fut l’un des principaux rédacteurs, rend compte de l’affaire dans son numéro du 20 janvier 1840.]{CR} Il lui souhaite la paix de Dieu et l’invite à se faire communiquer par leur ami Dullurger la lettre où sont tous ses ordres. « Dis donc à tout le monde d’être prêt pour empêcher à Lyon la guerre civile. Que nos amis se forment en garde nationale et qu’ils servent pour maintenir la paix de la ville à tout pris, n’importe qui y commendera. Mes amis se joindront aux républicains ou à Louis-Philippe lui-même, pourvu que la paix de la ville soit maintenue pentant que la révolution éclatera ; car il est certain maintenant que personne n’empêchera le malheureux fait de la famille d’Orléans, c’est elle qui doit porter les conséquences des péchés de ses pères, comme je les ai portés moi-même. Le tort de mon infortuné père, et celui de toute la famille de Charles 10, frappera tour à tour les membres de la famille régnant actuellement, car Louis-Philippe ne m’écoutera point. Mais Dieu est juste, voilà pourquoi il n’empêchera point les conséquences des actions antérieures : aussi l’assassin du Duc de Berri et celui du dernier Condé, le Duc de Bourbon, n’échapperont point au jugement du Très Haut. Le temps, où tous les crimes des misérables seront dévoilés est proche, et tout la France les aura en horreur, alors la vengeance du peuple sera à son comble. Mais que les bons habitans de Lyon n’y prennent point de part ; autrement ils partageront le sort malheureux de Paris et de Rome que nos amis donc se concertent en se réunissant pour maintenir la paix et l’ordre à Lyon. Pour le reste, ils ne s’en occupperont point. Seulement et dans le cas où les membres de la famille de Louis-Philippe s’y réfugieraient j’ordonne à mes amis de les protéger afin que qui que ce soit ne touche à leur vie, même pas à celle de leur chef. Quant à toi mon brave Sulli, ne crains rien, car tout ira bien. Mais lorsque tu n’auras plus rien affaire après le procès, à Lyon, pars le plutôt possible pour me rejoindre car je ne peux pas tout écrire »... Il lui a envoyé par la Hollande ses derniers ordres, et il joint ici le conseil de leur ami Xavier [Laprade]. « Voici ma réponse sur la calomnie infâme du cabinet prussien. Tous les ambassadeurs de l’Europe en ont reçu, et tu en feras usage à Lyon selon le besoin, même devant le tribunal, et si mes implacables ennemis n’y répondent pas quel honnêt homme voudrait encore douter de leur infamie ? »... Enfin, après le procès, si quelques bons Français souhaitent l’accompagner, « soit pour me voir ou pour dissiper le dernier doute sur mon identité, dis-leur que je recevrai avec un plaisir extrême tout honnêt français pour le convaincre que l’orphelin du Temple mérite l’amour et l’attachement de toute la France ». Il embrasse son « fidèle des fidèles »…{CR} On joint une autre L.A.S. « Charles Louis. Duc de Normandie » à sa femme (Londres 3 janvier 1837, en allemand), et 2 lettres en allemand à lui adressées par sa femme (1835 ?), et par sa fille aînée Marie-Amélie (Dresde 28 novembre 1836).{CR}
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