Lot n° 250

Françoise LILAR, dite Françoise MALLET-JORIS (1930-2016).2 L.A.S. « Françoise Mallet » et « Françoise Mallet-Joris », Paris 1955-1958 ;

Estimation : 300 - 400 €
Adjudication : Invendu
Description
2 pages et demie in-4 chaque..
Belles lettres sur ses romans à un critique.

12 février 1955, à propos de son second roman La Chambre rouge.
Elle le remercie de son article des Nouvelles littéraires, mais dans lequel elle devine une hostilité qui la peine d’autant plus qu’il renvoie une fausse image d’elle-même qui la poursuit depuis Le Rempart des Béguines. Elle partage son « hostilité vis-à-vis des jeunes filles monstres de la littérature actuelle […] je ne déteste rien tant qu’une réputation de précocité, un personnage d’ingénue perverse que certains aiment à m’imposer, à imposer à toutes les jeunes filles qui commencent une carrière littéraire. Je ne suis ni ingénue, ni perverse ; j’ai vingt-quatre ans, un enfant », et si elle reconnaît qu’elle n’est qu’au début de sa carrière, elle n’est plus au tout début de sa vie. « Je n’essaye en aucune façon d’établir avec d’autres romans une surenchère scabreuse.
J’ai voulu décrire l’expérience d’une héroïne certes antipathique, mais qui pendant un instant entrevoit la vérité de l’intégrité de l’amour, qui pourrait se sauver, sauver un autre être, si elle renonçait aux vanités creuses qui font sa vie.
Ce faisant, je croyais décrire un échec, lamentable entre tous [...] mais si écœurantes que paraissent à juste titre ses erreurs [...] mon héroïne cependant reconnaissait elle-même s’être trompée, et il me semblait que la clarté, que la vérité, ne sortaient pas souillées de ce livre ».... – 8 octobre [1958], à propos de son roman L’Empire Céleste (Prix Femina 1958).

« Le thème que j’avais voulu traiter dans L’Empire céleste [...] est celui que je poursuis depuis Le Rempart [des Béguines], celui de l’erreur sur la personne, qu’il s’agisse de soi ou des autres, d’une erreur volontaire ou involontaire. Pour Stéphane il s’agit d’une erreur presque involontaire, pour Henry, d’un véritable refus de la “grâce”, qu’il est assez intelligent pour reconnaître et qu’il refuse. Pour moi, c’est la même aventure, vue à l’envers dans un miroir. J’ai dû [...] mal la dégager, puisque cela ne vous est pas apparu ; mais ce n’est pas pour moi, un mince sujet : c’est toute la question de la vie morale pour moi, vraiment et je suis triste de l’avoir si mal servie, puisqu’on a pu s’y méprendre »... Etc..
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