Lot n° 16

Charles BAUDELAIRE (1821-1867). L.A.S., Versailles, Lundi 9 mai 1853, à un ami [Charles Asselineau ?] ; 1 page in-8 (timbre sec Papier de la Boule rouge).

Estimation : 8000 / 10000
Adjudication : 9200 €
Description
Curieuse lettre inédite, se plaignant de Philoxène Boyer en termes crus.« Je réclame l’obligeance que vous m’avez offerte. Boyer n’est pas revenu hier soir ; – je réfléchis que c’est aujourd’hui Conférence à l’Athénée, et demain Leçon à l’Athénée ; c’est fort alarmant. Boyer me fait l’effet de ces femmes qui ont leurs règles tous les jours, et dont on ne peut jamais prendre le cul. Lui, il a maintenant l’Athénée tous les jours. Je suis sûr qu’il n’y a pas d’argent pour moi chez la Dame au papier timbré, mais je sais que ma mère est à Paris, et qu’elle veut me voir le 10, Demain. – Il serait fort gracieux à vous de venir vous-même, mais en tout cas, vous savez qu’on ne peut pas envoyer un mandat de moins de cinq francs »... Il ajoute : « Enfin cette plaisanterie incompréhensible va donc finir »...[Cette lettre provient de la collection d’Alfred Bégis (27 mai 1910, n° 1334 : « Lettre curieuse, très curieuse, adressée à un ami, et qu’on ne pourrait imprimer entier ») ; elle est signalée dans la Correspondance (Pléiade, t. I, p. 224), avec une longue note de Claude Pichois, citant Asselineau qui rapporte que Philoxène Boyer avait « cloué » Baudelaire pendant un mois à Versailles « dans une auberge où on leur avait fait crédit, partant toujours pour aller chercher de l’argent à Paris, et n’en rapportant jamais. J’ai gardé deux ou trois lettres lamentables que Baudelaire m’écrivit à cette occasion pour me prier de l’aller délivrer ».]
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