Lot n° 216

Camille FLAMMARION (1842-1925) astronome. 2 L.A.S., 1881-1886, à l’amiral Mouchez ; 3 pages et demie in-8, et 2 pages et demie in-8 à en-tête de l’Observatoire de Juvisy.

Estimation : 700 / 800
Adjudication : Invendu
Description
Intéressantes lettres sur son projet d’observatoire populaire.Paris 11 décembre 1881, à son « parrain » (à l’Académie des Sciences). Il retrouve un grand nombre de « lettres d’adhésion à mon ancien projet d’Observatoire populaire ; mais si la réalisation en est faite par l’État et la Ville, les souscriptions n’ont plus lieu d’être ». Leur nombre montre bien l’immense sympathie suscitée par son projet dans toutes les classes de la société, et même le Président de la République Jules Grévy a manifesté un grand intérêt. Il se réjouit que grâce à son correspondant le projet ressuscite, entièrement transformé : « L’expérience que vous avez acquise dans l’administration scientifique vous place dans les meilleures conditions pour juger de la réalisation pratique qu’il convient d’adopter. [...] si je suis appelé à diriger cet établissement, modeste mais bien utile, je me consacrerai à cette cause avec tout le dévouement scientifique que j’ai mis depuis vingt années déjà à l’œuvre si intéressante de l’instruction positive des classes intelligentes qui ne demandent qu’à connaitre la science et à l’aimer ». Le Luxembourg lui paraît le lieu « le mieux approprié au but désiré », et il le demande de l’informer de son entrevue avec le ministre à ce sujet. Il se met tout entier à sa disposition : « L’histoire de l’astronomie vous devra de belles pages »… [Un an plus tard, un admirateur passionné, M. Méret, lui fera don de sa propriété de Juvisy-sur-Orge pour que Flammarion y installe son observatoire.] Juvisy 21 octobre 1886. Il ne pourra pas être à Paris pour le Comité Arago, mais ne l’oublie pas. Il a reçu une souscription de 100 fr. « par Gauthier-Villars et fils ». Il reproche amicalement à Mouchez de ne pas se déclarer publiquement favorable à « un projet aussi utile et d’un intérêt aussi général que la réforme du calendrier. [...] Voilà le résultat de la routine officielle de notre caduque France : les meilleurs esprits, sans foi, sans courage, perdent toute indépendance et toute action sur le progrès ! [...] Vous paraissiez le seul libre, le seul dégagé de tout cet emmaillotage qui date de Louis XVI... et vous êtes obligé de “distinguer” entre l’opinion scientifique de l’homme et celle du Directeur de l’observatoire. Je comprends que les Américains rient de nous tous à gorge déployée. J’espère bien que vous ne me proposerez jamais pour l’Institut ni pour la moindre lisière officielle »...On joint 1 L.A.S. de sa femme Sylvie Flammarion à l’amiral Mouchez (en-tête de L’Astronomie) ; et 2 cartes a.s. et autogr. de sa seconde femme Gabrielle Flammarion au Dr Vaÿsse. Plus un important dossier d’archives de la Société Scientifique Flammarion de Marseille, env. 50 pièces, 1886-1944 : nombreuses lettres (Léonce Fabre, Édouard Heckel, Jules Janssen, Éleuthère Mascart, marquis de Saporta, etc., la plupart à Hyacinthe Bruguière, premier président de la Société), qqs notes et manuscrits de discours et conférences (notamment pour le centenaire de François Arago en1886), articles, compte-rendu d’assemblées, rapports, etc.
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