Lot n° 33

LE FÈVRE (Pierre). En lhonneur gloire et exultation de tous amateurs de lettres et signamment de eloquence. Cy ensuyt Le grant et vray art de pleine Rhetorique. Utille proffitable et necessaire a : tous gens qui desirent elegãment parler et...

Estimation : 800 / 1000
Adjudication : Invendu
Description
escrire.] Rouen : Thomas Rayer pour Symon Gruel, 1521. — 2 parties en un volume in-4, (5 ff. sur 6, manque le titre), ciij ff. mal chiffrés cij, (1 f.) ; xlix ff. mal chiffrés xlviii, (1 f.). Dérelié. Bechtel, p. 281. - Brunet, II, 1149-1150.

Édition originale très rare, imprimée en caractères gothiques et comprenant 36 lignes par page. Ce traité est l’œuvre de Pierre Le Fèvre (1450?-1521 ou vers 1535), dit Pierre Fabri, curé de Meray, poète et rhéteur normand, originaire de Rouen.

Il s’agit du premier livre français consacré à la « pleine rhétorique », c’est-à-dire associant la première rhétorique qui est celle de la prose et la seconde désignant l’art des vers. L’ambition de l’auteur était de proposer un traité complet de l’art d’écrire. L’ouvrage est divisé en deux parties. Alex L. Gordon, dans son ouvrage Ronsard et la rhétorique, en a donné précisément le contenu : "Le premier volume qui est consacré à la prose offre une définition de la rhétorique et de ses cinq parties : l’invention, la disposition, l’élocution, la mémoire et la prononciation. Fabri analyse ensuite les divisions du discours : l’exorde, la narration, la division, la confirmation, la confutation et la conclusion. Plus loin il prodigue des conseils particuliers concernant l’exorde en genre « judicial », la confirmation et la confutation en genre « délibératif ou concional », et concernant l’exorde, la confirmation et la confutation en genre « démonstratif ». L’ouvrage se termine par une longue analyse des couleurs de rhétorique et par des préceptes divers sur la composition des lettres. Dans le second volume, Fabri enseigne « l’art de rithmer ». Il définit le « rithme » et s’attaque aux petits problèmes de la métrique, comme la différence entre e masculin et e féminin. Ensuite, après avoir expliqué les différentes sortes de rimes et « tailles », il conclut son ouvrage par une liste de « vices de incongruité et de aulcunes figures ». Il s’agit en particulier des figures poétiques, comme l’anaphore, la syncope et l’allitération » (Alex L. Gordon, Ronsard et la rhétorique, Droz, 1970, pp. 15-16).

Exemplaire dérelié, incomplet du premier feuillet comprenant le titre au recto et le privilège au verso. Quelques notes marginales de l’époque. Le dernier feuillet est couvert, après le texte imprimé, de 25 vers manuscrits de l’époque, certains ayant servi de devises à des personnages de Picardie, bourgeois et marchands entre autres, qui avaient notamment offert des tableaux et autres œuvres d’art à la Confrérie de Notre-Dame du Puy d’Amiens. Ces vers font également partie des refrains des chants royaux donnés en l’honneur de la Vierge au Puy d’Amiens.{CR}Réparation à plusieurs feuillets avec de très rares atteintes au texte. Déchirures au dernier feuillet, mouillures essentiellement en début et fin de volume, trou de ver aux 20 premiers feuillets, sans gravité.
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