Lot n° 155

POE (Edgar Allan). BAUDELAIRE. Quinze histoires. Illustrations de Louis Legrand. Paris, Chamerot et Renouard pour les Amis des Livres, 1897.

Estimation : 3 000 - 4 000 €
Adjudication : 10 652 €
Description
In-4 de (2) ff., 397 pp. mal chiffrées 401 sans manque, (2) ff. de table et d'achevé d'imprimer, 7 pp. pour la Liste des Membres de la Société des Amis des Livres: maroquin lavallière, dos lisse et second plat recouverts de maroquin aubergine, grande composition mosaïquée en relief sur le premier plat en maroquin de plusieurs tons, coupes et bordures intérieures filetées or, non rogné, tête dorée, couvertures illustrées conservées (plat mosaïqué de Camille Martin; reliure de Gruel).

Recueil de quinze contes d'Edgar A. Poe traduits par Baudelaire :
•Double assassinat dans la rue Morgue;
•La vérité sur le cas de M. Valdemar;
•La lettre volée;
•Le portrait ovale;
•Une descente dans le Maelström;
•Le roi Peste;
•Le puits et le pendule;
•Bérénice;
•Petite discussion avec une momie;
•Le coeur révélateur;
•L' homme des foules;
•Le scarabée d'or;
•Metzengerstein;
•Le chat noir;
•La genèse d'un poème.

→Tirage unique à 115 exemplaires sur vélin: un des 50 premiers nominatifs, celui-ci pour le Baron Roger Portalis.

►Remarquable suite de 15 eaux-fortes originales hors texte de Louis Legrand, tirées sur Japon et en double état, dont l'eau-forte pure, soit 30 estampes en tout.

“Ces quinze planches sont peu connues et on n'en a guère reproduit que deux ou trois. Elles mériteraient pourtant d'être largement divulguées, non seulement à cause de leur beauté, mais encore parce qu'elles constituent jusqu'ici le seul essai d'illustrations qu'on ait osé tenter d'après ces terribles chefs-d'oeuvre” (Camille Mauclair, Louis Legrand peintre et graveur, p. 82).
Par ailleurs, vignettes dans le texte.

Superbe décor doré et mosaïqué en relief de Camille Martin ornant le premier plat.
Proche de Wiener, ancien élève de l'École des Arts décoratifs de Paris, Camille Martin (1861- 1898) appartient aux créateurs de l'École de Nancy. Ses décors sont fameux pour leur finesse de composition et de coloris, qualifiés d'impressionnistes par ses adversaires. Il avait, selon Gallé, “l'intuitive science des magies de la couleur précieuse”. Mort à l'âge de 37 ans, il a laissé, dit Thérèse Charpentier, “une production peu abondante mais très dispersée. [...] Nous en savons assez cependant pour avoir la certitude de son talent. Il exécute lui-même ses projets avec soin et une habileté manuelle évidente. C'est très réellement l'artiste-artisan (ou vice versa) curieux de tous les problèmes techniques. Il pratique avec aisance incision, pyrogravure, modelage, mosaïque mais il essaiera aussi des effets d'émail sur cuir [...]. D'une façon générale son décor est beaucoup moins exubérant que celui de Prouvé, il n'utilise pas la figure humaine.
[...] La disparition rapide de Martin supprimait l'un des plus doués à un âge et dans une période pleins de promesses” (Thérèse Charpentier, L'École de Nancy et la reliure d'art in Le Pays lorrain, 1960, pp. 26-27).

Le plat mosaïqué de Camille Martin a été relié par Gruel qui a signé sur le contreplat.

Dos renouvelé.

(Carteret, Le Trésor du bibliophile IV, p. 320: “Très belle publication fort cotée”).
Partager