Lot n° 61

Charles BAUDELAIRE. 1821-1867. Écrivain poète. L.A.S. « C.B. », à Hippolyte Lejosne. [Bruxelles], 16 novembre 1865.

Estimation : 25000 / 30000
Description
3 pages in-8.
Trace d’onglet au pli central.

Magnifique lettre à propos d’une publication éventuelle de ses œuvres complètes chez Garnier, ayant comme toujours besoin d’argent. Baudelaire évoque ses difficultés à rencontrer Garnier, par l’intermédiaire de Lemer et Alfred Stevens ; (…)

Quand même j’aurais rencontré Garnier, je n’aurais pas soufflé mot de mes affaires. Je considérerais cela comme une maladresse et une déloyauté puisque j’ai confié toute l’affaire à Lemer. Seulement, je crois que si ces interminables lenteurs s’allongent encore, Lemer lui-même enverra promener Garnier, et, tout en regrettant ces cinq mois perdus, s’adressera à un autre éditeur. En vérité, s’il faut attendre le bon vouloir de MM. Garnier, les Fleurs du Mal, les Paradis risquent fort de ne jamais reparaître, et le Spleen de Paris et les articles sur les Contemporains peuvent être jetés au feu (…).
Baudelaire espère la publication d’une seconde édition pour toucher ses droits d’auteurs : Et dans le cas où, la chose conclue, les livres en question auraient, comme c’est probable, une seconde édition, est-ce qu’ils se feraient tirer l’oreille encore pendant cinq mois pour payer les nouveaux droits d’auteur ? Comment persuader à des esprits si mercantiles et si timides que mes articles critiques eux-mêmes, pourvu qu’ils soient publiés en dernier lieu, sont d’une défaite facile ? (…) Avant tout, les Fleurs du Mal, les Paradis, etc. (…).
Après avoir signé, Baudelaire revient sur cette question d’argent « absurde » : si le traité était signé, je ne pourrais réclamer tout de suite que le paiement des Fleurs du Mal, des Paradis et des Contemporains (et encore je ne demanderais paiement des Contemporains qu’en billets). Quant au Spleen de Paris, j’en ai ici un grand nombre de fragments déjà publiés, et le reste va être disséminé entre Charpentier qui en a déjà, Calonne et Yriarte. - Du reste, s’il n’y a rien de conclu à la fin du mois, je tâcherai d’aller à Paris pour découvrir quelque moyen de gagner un peu d’argent.
Enfin le poète fait allusion à l’article de Barbey d’Aurevilly paru la veille dans Le Nain Jaune [à propos des Chansons des rues et des bois de Victor Hugo] 
Correspondance II., La Pléiade, p. 545.
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