Lot n° 128

Pierre-Jules HETZEL. 1814-1886. Éditeur. L.A.S. et 2 L.A. à Victor Hugo. S.l., mardi 10 octobre 1853.

Estimation : 1500 / 2000
Description
8 pp. in-8 et 4 pp. in-12.

Longue correspondance entre l’éditeur et le poète en exil sur l’impression des Œuvres en Belgique, leur diffusion notamment en France, à propos des comptes avec Pelvey et Tarride, etc. Hetzel doit se rendre à Paris avec son sauf-conduit ; (…)

Nous sommes d’accord avec Mr P(elvey). Il doit vous envoyer vos traités. C’est à lui seul je crois de les signer. Gardez-les avec soin, vérifiez-les (…). Je vous avoue qu’ils sont si longs que je n’y vois plus que du feu. Je n’ai pas l’esprit de détail, ce qui ne m’empêche pas de manquer d’esprit en gros, ce que je lis le moins volontiers, c’est ce qui ressemble à une loi. J’ai dû être avocat, notaire ou avoué, le code en main ; j’ai reculé (…).

Veuillez donc (…) vous qui savez tout faire, et je vous le dit avec autant de satisfaction que d’étonnement, vous qui ne perdez jamais pied ni patience, qui êtes exact comme un teneur de livre en même temps que poète (…).

Il se plaint de ne pas recevoir de ses lettres ; Je passerai tous les jours chez Blanchard rue Richelieu 78 – plutôt 3 fois qu’une – et j’y prendrai tout ce que vous m’y adresserez sous ce joli nom « Mlle Thérèse ». ainsi, si vous le voulez, mon voyage à Paris peut-être utilisé pour vous (…).Hetzel lui envoi le détail des comptes des bénéfices du mois de décembre ; (…)

Pour l’affaire des œuvres complètes, vous voyez que le second mois est meilleur encore que le 1er. Je n’ose pas espérer que cela ira toujours ainsi en croissant et en embellissant. La vente a ses caprices, mais cela prouve que la voie est bonne (…).

La mort de « Tony » a été pour moi une bien grande perte. Lui seul savait pari tous les dessinateurs de notre temps n’être jamais commun ; et nous n’avons pas pu le remplacer (…). Il ya en France 100 peintres qui pouvaient faire mieux que lui, une scène donnée, il n’y en a pas un seul qui peut les faire mieux toute que lui. Aussi, ne suis-je pas fier de nos illustrations (…) J’ai peur que le public ne les trouve pas faites très à son gré (…).

Le fait est que l’affaire va très bien – très bien (…).

Il poursuit à propos du pamphlet de Victor Hugo « Napoléon le petit » ; il se ralentit par une cause assez naturelle ; la Belgique en est bourrée et la saison des voyages est passée. Il s’entretient ensuite longuement sur l’imprimeur Tarride qui n’est pas encore prêt ; Tout ce que vous m’écrivez à son sujet m’a occupé comme vous (…)

Je ne doute pas de la solvabilité parfaite de Tarride, mais il meurt de chagrin quand il s’agit de lâcher des espèces (…)

Il se fait beaucoup de mal sans aucun profit. J’ai connu dans le commerce beaucoup de gens de cette espèce. Le tort moral de l’avenir n’est rien pour eux. Retarder le départ de leurs gros sous est leur comique souci (…).

Votre silence après l’envoi des 2ème comptes de Pelvey m’avait inquiété (…).

Hetzel lui serait reconnaissant de lui répondre après chaque lettre un peu importante sur leurs projets d’affaire ou contenant des comptes. On m’assure que vous avez eu une inondation et que la mer s’est permise des dérèglements qui n’ont d’excuses que pour les rivières – ce qui est fort n’ayant jamais besoin d’être violent. J’espère qu’aucun malheur, qu’aucune perte sérieuse ne vous a cette fois affligé (…).

Le compte de Pelvey vous a dû faire voir que notre second mois pour les œuvres complètes était un second progrès. Vous avez 1000 fr à faire toucher (…). Vous avez à me le renvoyer, ce compte (…).

Hetzel pense que l’imprimeur n’a pas fait imprimé les 10,000 tirages supplémentaires qu’ils avaient décidés, et seulement 4000 ont été écoulés à Paris. Ce qui aurait pour résultat que nous n’aurions point de réglemens à lui demander ce mois-ci (…),

qu’il reste 16000 exemplaire en magasin – dont il nous devra compte tous les mois et à mesure des ventes (…).

S’il dissimule le chiffre réel des ventes actuels, il ne fait que reculer pour mieux sauter (…).

Il en conclut cependant que les ventes faiblissent.
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