Lot n° 138

Alphonse de LAMARTINE. 1790-1869. Écrivain, homme politique. Manuscrit aut. signé. Paris, 4 mars 1848.

Estimation : 4000 / 5000
Description
20 pp. in-folio, qqs corrections dont à la signature.

►Brouillon au propre du célèbre manifeste de Lamartine qui venait de prendre le portefeuille du ministère des Affaires étrangères du Gouvernement provisoire, pour défendre l’institution de la République auprès des nations européennes ; ce manuscrit politique qui sera défendu en Conseil, est écrit sous forme de lettre circulaire pour les diplomates et plénipotentiaires français et sera publié dans le Moniteur le 5 mars :

Vous connaissez les événements de Paris, la victoire du peuple, son héroïsme, sa modération, son apaisement, l’ordre rétabli par le concours de tous les citoyens, comme si dans cet interrègne, des Pouvoirs visibles, la raison générale était à elle seule le gouvernement de la France (…). La France est République. La République française n’a pas besoin d’être reconnue pour exister. Elle est de droit naturel, elle est de droit national (…).

Suit un long mémoire légitimant l’instauration du gouvernement républicain vis-à-vis de ses voisins européens, comme la forme politique la plus aboutie et la plus mature pour la liberté des peuples ; la situation étant différente que lors de la Révolution de 1792, il rassure ses voisins en défendant le principe de paix de la République et l’harmonie des nations, tout en rejetant les bases des traités de 1815 ; La proclamation de la République française n’est un acte d’agression contre aucune forme de gouvernement dans le monde (…)

Les nations ont comme les individus des âges différens (…) l’expression de ces différens degrés de maturité du génie des peuples. Ils demandent plus de liberté à mesure qu’ils se sentent capables (…).

Ils demandent plus d’égalité et de démocratie à mesure qu’ils sont inspirés par plus de justice et d’amour pour le peuple. Question de tems (…). En 1792, le peuple n’était que l’instrument de la Révolution, il n’en était pas l’objet. Aujourd’hui, la révolution s’est faite par lui et pour lui ; il est la Révolution elle-même (…).

Ces idées que le gouvernement provisoire vous charge de présenter aux Puissances comme gage de sécurité européenne, n’ont pas pour objet de faire pardonner à la République l’audace qu’elle a eu de naître (…).

Nous désirons pour l’humanité que la paix soit conservée (…). Etc.

Document historique de la révolution de 1848.
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