Lot n° 152

Alphonse de LAMARTINE (1790-1869). L.A.S., Naples 28 novembre [1820, au Marquis de La Maisonfort, Ministre plénipotentiaire en Toscane] ; 4 pages in-4. Lettre de l’apprenti diplomate proposant d’abandonner la poésie en faveur de la...

Estimation : 500 / 600
Adjudication : 625 €
Description
carrière diplomatique.

M. de Fontenay lui a communiqué de la part du marquis des choses si flatteuses qu’il ne peut résister au désir d’y répondre. « Si j’étois encore dans mon tems de verve j’y répondrois même en vers, mais il ne faut écrire ainsi qu’au public. J’ai connu et aimé vos vers bien avant que vous n’ayez connu les miens, j’aurois donc le droit de vous rendre à plus juste titre, tous les éloges que vous voulez bien leur donner, je n’en ferai rien cependant parce que mes louanges aujourd’hui auroient l’air de n’être dictées que par la reconnoissance. Le parfum durable de ces legeres fleurs que vous avez laissé échapper de vos mains, est un garant plus sur de vos charmants talents. Vous les dédaignez maintenant, et j’ai à peu près renoncé aussi à ceux que j’aurois pu acquérrir ; lancé par la nécessité dans une toute autre carrière j’ai changé de but, et par conséquent de route. Je ne songe plus à la gloire ; c’est plus prudent ; je cherche à mériter par mon travail une petite existence agréable dans un état et dans un pays qui répondent à tous mes goûts »… Il aimerait obtenir la place de secrétaire auprès du marquis et « dans un pays comme Florence » ; mais il prie le marquis d’écouter sa confession : « Vous avez peut-être une répugnance assez générale pour les poëtes, mais vous verrez que je ne le suis pas, dans l’acception ordinaire de ce mot, je ne l’ai jamais été que comme vous, par intervalles, par désœuvrement, par occasion, jamais par état. Je ne compte plus faire un vers de ma vie, tout s’y oppose, je travaillerai paisiblement, sous vos directions, ne recherchant que cette douceur et cette simplicité de rapports et de vie qu’un caractère aussi aimable qu’on dépeint le vôtre assure à ce qui vous entoure, et que le mien me fait trouver aisément »… Il prie le marquis de soutenir cette démarche « bien naïve pour un apprenti dipplomate »…

▬On joint
•une L.A. (incomplète de la fin), Aix-les-Bains 27 juillet [1821, à Amédée de Pastoret] (2 pages in-4), le remerciant de ses bons offices auprès du Roi en faveur de son ami Eugène de Genoude. « Je reste aux eaux pour ma femme plus que pour moi jusqu’à la fin de septembre, et je me fais un bien grand plaisir de l’idée de vous y voir quelques moments. Tous les rapports si obligeants et si aimables que j’ai eu le bonheur d’avoir avec vous monsieur me font vivement désirer d’en fonder de plus intimes encore sur une connoissance plus réelle »…{CR}
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