Lot n° 251

Émile BERNARD (1868-1941). 2 L.A.S., [Tonnerre], 30 juin et 28 décembre 1916, à son ami Mme Duchateau à Paris ; 4 pages petit in-4 et 2 pages in-8, enveloppes. 30 juin. « La pièce que je vous dédie va fort bien. J’ai écrit 3 actes...

Estimation : 200 / 300
Adjudication : 200 €
Description
pleins et j’ai déjà entamé le 4e. Je crois que cette satyre dramatique ne vous déplaira pas. Vous y êtes le Fantôme, c’est-à-dire le retour du Passé vivant parmi les morts modernes…
Je vous réserve cette lecture pour novembre au coin du feu ». Il a fait une grande marche, seul, dans la campagne en faisant des poèmes, et une autre le lendemain avec Tasset. « Depuis, la pluie m’a fait prisonnier, mais j’ai écrit un long, long poème, René que je vous ferai connaître » [René est le prénom du fils de Mme Duchateau qui quitte la France avec sa famille]... 28 décembre : il lui adresse ses vœux et souhaite « la fin prompte et propice de cette horrible guerre qui tient les mères en angoisse et frappe sans pitié l’intelligence et l’avenir de notre France éternelle. […] Je suis dans l’encre. C’est-à-dire que j’écris, j’écris, j’écris […]
Je suis plongé dans l’Apocalypse, que je prends comme base mystique pour une recherche de l’Harmonie des couleurs, par la voie des analogies. […]
Je suis enivré de ces peintures fantastiques, mystérieuses et grandioses ; c’est un abîme sur le bord duquel je me penche avec le sentiment du vertige : sortirai-je, de ce puits profond comme le ciel, la vérité définitive de mon art ? […]
Je veux que mon ouvrage soit vaste. La science de Dieu doit être la clef de toutes les sciences. Telle est ma conviction »…{CR}
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