Lot n° 19

DYQLOGUS CREQTORUM, [Colophon : ] Presens liber Dyalogus creatura[rum] appellatus : iocudis fabulis plenus. Per Gerardu leeu in opido antwerpiesi inceptus : munere dei finitus est Anno dñi M. ccccxcj. xj die Aprilis. [1491]. In-4 gothique à 2...

Estimation : 5 000 - 8 000 €
Adjudication : 15 038 €
Description
colonnes [182 x 136 mm] de (90) ff.n.ch. : a6, a6-i6, k6-o6 : quatre lames articulées de bois d'ébène sur les plats, ornées d'un motif vermiculé, dos havane en veau gaufré et vermiculé, doublures de daim vermillon et gardes de daim brun, boîte (Jean de Gonet, 1999).

Précieuse édition incunable, imprimée par Gerard Leeu en 1491.

La première édition vit le jour en 1480, à Gouda, ville natale de Gerard Leeu (v. 1450-1492). Il fut sans conteste le plus brillant libraire-imprimeur des anciens Pays-Bas. Sa valeur personnelle lui procura l'amitié d'Erasme et c'est à bon droit qu'il a été comparé à Christophe Plantin.

Cette cinquième édition latine a été donnée par lui-même, alors qu'il était installé à Anvers.
L'immense succès de ce recueil didactique, si copieusement illustré, est attesté par le large écho qu'il eut en Europe : copié sur-le-champ à Cologne (1481), à Stockholm, en 1483 (premier livre imprimé en Suède), Lyon (1483), Genève (1500), pour s'en tenir à la période incunable.
Attribué sans certitude à un certain Nicolas de Bergame, du XIVe siècle, puis au médecin milanais Mayno de Mayneriis, mort en 1370, l'ouvrage renferme 121 fables populaires en prose. Tirées de la tradition ésopique ou chrétienne, elles se présentent sous forme de dialogues argumentés par un dicton rimé, suivi de l'exégèse morale. En préface, l'auteur exprime l'intention d'instruire le lecteur tout en l'entretenant gaiement de la création, des astres, des animaux, des plantes, qui en viennent à dialoguer de façon inattendue.

Un chapitre est consacré au pierres précieuses.
Célèbre suite de 121 figures gravées sur bois, à laquelle s'ajoute la grande marque de l'imprimeur qui disposait de plusieurs graveurs attachés à son atelier. Elles sont attribuées à un artiste anonyme connu sous le nom de Premier Maître de Gouda. D'une grande simplicité de trait, les compositions dénotent une force expressive non dénuée du charme de la naïveté - à l'unisson du texte qu'elles commentent avec une sincérité admirable.

Remarquable reliure souple de Jean de Gonet.
Petits dessins marginaux à la plume reprenant le motif des bois et certains affectant 11 des bois. Taches sur la marge intérieure et mouillures à nombreux feuillets et autant remontés, sans doute provenant de plusieurs exemplaires. Longue note manuscrite sur la première page occupée par la seule ligne du titre.

Provenance : British Museum, avec cachets en marge du second feuillet sale duplicate, 1787.-
Bibliothèques Boies Penrose, Eric Sexton (Cat. I, 1981, n° 9).

(Rahir, Bibliothèque de l'amateur, 1924, p. 400.- Goff, N-156 : 2 exemplaires.- Hain-Copinger, n° 6130. - Le Cinquième centenaire de l' imprimerie dans les anciens Pays-Bas, 1973, n° 128.- Campbell, 564. - Hain, 6130. A. M. Hind, An Introduction to a History of Woodcut, Londres, 1935, II, pp. 563- 564. - Polain (B.), 1267.)
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