Lot n° 11

Aury (Dominique). (1907-1998) écrivain, auteur de l’Histoire d’O. 2 L.A.S. « Annette », Launoy 1940-1941, [à Thierry Maulnier, de son vrai nom Jacques Talagrand], et 2 manuscrits autographes signés, [1939-1940] ; 3 pages in-8, et 6...

Estimation : 400 / 500
Adjudication : 3 610 €
Description
pages et demie in-8 (petites salissures au 2e ms).
Lettres d’amour à Jacques. 8 février 1940. Elle est rentrée très fatiguée de son voyage, au cours duquel des Anglais lui ont offert à déjeuner au wagon-restaurant, « raconté des histoires sur le black-out et M. Chamberlain, et prétendu qu’il fallait me faire embaucher par l’armée anglaise pour les pauvres gens comme eux qui sont perdus quand ils traversent la France. Ils étaient bien gentils et terriblement anglais. […] Mon amour chéri, je suis contente d’avoir vu Richard III avec vous, de m’être promenée avec vous, dehors, dans les rues noires, et même dans le métro. Mais la prochaine fois que je viendrai je tâcherai de ne pas m’en aller si vite, ni si brusquement. […] Mon amour, j’attends un mot de vous, j’attends le jour de repartir, et je vous aime »… 9 février 1941. « Jacques, je ne sais pas si vous n’êtes pas déjà à Paris. À tout hasard, je vous envoie ce mot, pour que vous m’écriviez quand vous serez arrivé. Il faut m’écrire, et non me télégraphier. La neige a abattu des poteaux et détruit des fils, et ni téléphone, ni télégraphe ne marchent, et ne marcheront d’ici une huitaine. Mais dès que j’aurai un mot de vous, je viendrai. […] Je l’attends chaque jour, je vous attends. Mon amour, écrivez-moi. Je vous aime »… Chroniques littéraires. – John Steinbeck, The Grapes of Wrath, [1939] : éloge de ce roman réaliste et épique aux échappées poétiques et aux personnages qui incarnent la dignité et la révolte. « Cette Amérique-là est celle qu’on ignore et qui nous ignore »… Roger Martin du Gard, Les Thibault – Épilogue, [1940], résumé de l’intrigue, et conclusion : « Ce sont ces contradictions, cette révolte de vaincus, tout entiers pourtant aimantés vers la défaite et vers le naufrage comme vers le seul accomplissement et le seul havre possible, qui donnent aux dernières parties du récit, à la mort absurde de Jacques, à l’atroce agonie d’Antoine, du pathétique et de la grandeur »…
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