Lot n° 212

[REGNAULT (Henri). (1843-1871) peintre]. REGNAULT (Victor). (1810-1878) chimiste et photographe, directeur de la manufacture de Sèvres. 2 L.A.S., Sèvres [1869], à Eugène Izarn ; 6 pages et demie in-8.

Estimation : 250 / 300
Adjudication : Invendu
Description
Il évoque son installation « dans notre maison de la nouvelle manufacture. C’est un véritable hôtel dans lequel nous nageons en pleine eau. » Il donne des nouvelles de son fils Léon, atteint de désordres nerveux, qui a regagné le toit familial. L’essentiel de la lettre est consacré à son fils Henri, le peintre : « Le tableau d’Henri a eu un véritable succès à Paris. Il montre une hardiesse de composition, une habileté de dessin et de peinture qui étonne les plus forts. Par le fait c’est l’œuvre d’un maître et le peu de critiques que l’on laisse se rapportent au bas de la toile qui n’a pas pu être terminée. C’est un coup de force pour le temps qu’il a mis à le composer et à le faire, surtout si l’on pense que dans ce temps il a mené de front trois grands portraits de Dames et douze dessins sur bois qui paraissent gravés dans le Tour du Monde » ; il fait aussi de la musique, « des chasses à courre avec les sociétés anglaises et américaines qui sont installées à Rome » ; une chute de cheval l’a cloué au lit 5 semaines ; il est parti pour l’Espagne, avant même d’avoir terminé son tableau... 4 octobre. Il donne des nouvelles de son fils Henri, qui fait une excursion en Espagne, et il raconte longuement les circonstances de son accident de cheval, qui a failli être mortel : « il lui faut des chevaux vicieux ou dont il veut faire l’éducation. Or c’est en entamant l’éducation d’un superbe Arabe qui avait posé pour son tableau et que personne ne voulait plus monter parce qu’il avait estropié ceux qui s’y étaient hasardés ─ qu’après nombre de misères ledit cheval s’est emporté avec Henri sur le dos et dans une course furieuse a donné du poitrail sur un tombereau » ; Henri s’étant levé pour terminer son tableau, la blessure s’est rouverte, et il a dû garder le lit 25 jours ; puis il est parti en Espagne, à Madrid où il travaille beaucoup au Musée, mais où la révolution a éclaté... On joint une photographie dans la Galerie contemporaine, littéraire et artistique.
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