Lot n° 253

VOLNEY (Constantin de). (1757-1820) écrivain, philosophe et orientaliste. L.A.S., Candé 28 octobre 1812, à Pierre-Louis Ginguené, membre de l’Institut ; 2 pages in-4, adresse.

Estimation : 300 / 400
Adjudication : Invendu
Description
Belle lettre relative à ses Recherches nouvelles sur l’histoire ancienne (1814). Leur échange de lectures est au désavantage de son confrère : « au lieu de tableaux brillans, instructifs et amusans que présente votre livre [Les Noces de Thétis et de Pélée, traduit en vers français], je ne vous donne que des calculs et des chiffres à vérifier, un vrai squelette de la poupée historique qui dans vos mains se montre si richement vêtue »… Il lui demande en tant qu’expert à se prononcer sur son plan restauré ; tout le livre n’exige pas la même attention. « Si certains points fondamentaux sont bien établis, quelques méprises de détail seront aisément redressées. La question est de savoir si mon système est fortement lié, et s’il renverse l’édifice incoherent qui depuis Usher et Pitau subsiste faute d’un autre : si j’ai bien vû, tout ce qui depuis 200 ans a été compilé sur les tems anterieurs à la monarchie persane est à refaire. Il y a dix ans je l’eusse remplacé par deux ou trois volumes, qui eûssent été d’une autre instruction que les capucinades de Rollin et de Bossuet, et de cette Histoire universelle de prêtres anglais : mais il n’y faut plus songer. Adieu les forces »… Son confrère peut ensuite communiquer son manuscrit à un autre membre de l’Institut, tel que Daunou ; « l’instruction se trouve bien en deux autres dont l’un est mon collegue ; mais le prejugé biblique exclud l’impartialité. J’ai promis la communication surtout du second mémoire à Mr de Tracy »… Il parle ensuite du produit de la métairie locale : grains, pommes de terre, vin, cidre, et déplore que le bourgeois préfère donner quelques liards à la porte que de faire travailler, même sur son bien. Quant à lui, « je passe mes matinées à éplucher deux grosses malles de vieux titres et papiers de famille entassées depuis quatre ou cinq generations »…
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