Lot n° 281

BERTRAND (Henri) (1773-1844) général, Grand-Maréchal du Palais, fidèle compagnon de Napoléon à Elbe et Sainte-Hélène. L.A. (minute), [Sainte-Hélène, aux Briars] 24 octobre [1815], à l’amiral Cockburn (gouverneur par intérim de l’île...

Estimation : 1000 / 1500
Adjudication : 5 490 €
Description
de Sainte-Hélène) ; 2 pages et demie in-fol. en colonne (le bas des ff légèrement rongé avec perte de qqs lettres).
Protestation de Napoléon, une semaine après son arrivée à Sainte-Hélène (soir du 16 octobre). « L’Emp. désire par le retour du prochain vau avoir des nouvelles de sa femme et de son fils et savoir si celui-ci vit encore. L’Emp. profite de cette occasion pour réiterer et faire parvenir au Gouvt Britannique la protestation qu’il a dejà faite contre les etranges mesures adoptées contre lui. 1° Le gouv. l’a declaré prisonnier de guerre. L’Emp. n’est point prisonnier de guerre. Sa lettre au Pce Regent ecrite et communiquée au cap. Maitland avant de se rendre à bord du Bellerophon prouve assez au monde entier ses dispositions et la confiance qui l’ont conduit librement sous le pavillon anglais. L’Emp. eut pu ne sortir de France que par des stipulations qui eussent prononcé sur ce qui etait relatif à sa personne mais il a dedaigné de meler des interets personnels, avec les grands interets dont il avait eu l’esprit constamment occupé. Il eût pu se mettre à la disposition de l’Emp. Alexandre qui avait été son ami ou bien de l’Emp. François qui était son beaup[ère] mais dans la confiance qu’il avait dans la nation anglaise, il n’a voulu d’autre protection que ses lois […]. 2e. Si l’Emp. eut été prisonnier de guerre, les droits de nations civilisés sur un prisonnier de guerre sont bornés par le droit de guerre et finissent d’ailleurs avec la guerre même. 3e. Le gouv. anglais considerant l’Emp. même arbitrairement comme prisonnier de guerre, son droit sur lui se trouvait alors borné par le droit public […]. La mort qui lui eût été donnée à bord du Bellerophon en rade de Plimouth eût été un bienfait en comparaison. Nous avons parcouru les contrées les plus infortunées de l’Europe, aucune ne saurait être comparée à cet aride rocher privé de tout ce qui peut rendre la vie supportable. Il est propre à renouveller à chaque instant les angoisses de la mort »… Un dernier paragraphe de compliments à l’amiral est marqué d’un trait et d’une mention marginale : « omis »…
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