Lot n° 120

Camille SAINT-SAËNS. 21 L.A.S. (certaines avec musique), 1882-1906, à Paul Taffanel ; 50 pages formats divers, qqs en-têtes, 9 enveloppes, une adresse..Belle correspondance musicale et amicale de l’un des musiciens les plus importants pour la...

Estimation : 2 500 / 3 000
Adjudication : Invendu
Description
carrière de Taffanel, et le parrain de la seconde fille du flûtiste, Marie-Camille (née le 17 juin 1882)..Sachant que l’invitation à assumer ce rôle de parrain était délicate, à cause de l’échec du mariage du compositeur et de la mort de ses deux fils, Taffanel avait fait une démarche, dès avant la naissance de l’enfant, auprès de la mère de Saint-Saëns (minute de Taffanel). 7 mai 1882 : « J’avais juré que je ne serais plus parrain. J’ai pour cela deux raisons ; la première que tu devines, et subsiste ma répugnance pour les cérémonies religieuses. Il me semble pourtant qu’il y aurait un moyen de tout arranger, en me faisant représenter à la cérémonie par un ami quelconque. À cette condition j’accepterais, et avec grand plaisir »… [17 juin] : « Félicitations et amitiés !! Ma mère qui est dans son lit très souffrante d’un gros mal de reins me charge de vous dire qu’elle est bien contente que ce soit une fille »….4 juin [1892] : « Ce qui est désolant, c’est que tu ne joueras plus de flûte, et qu’on n’en jouera plus jamais comme toi » [citation musicale du solo de flûte de l’air d’Ascanio]… [Novembre 1892], réponse avec 8 mesures de musique à une demande urgente sur des coups d’archet pour Le Rouet d’Omphale. Milan 24 décembre 1895 : il a dû quitter Paris après la 2de représentation de Frédégonde : « L’orchestre a été parfait, et plus que parfait, […] une phalange de héros conduite par César »… Cadix 3 janvier 1897, félicitations sur l’interprétation de La Nuit persane… 1er novembre 1897, il a demandé à Rose Caron de chanter dans La Lyre et la Harpe… 30 novembre 1897 : il se réjouit de l’acceptation de « la délicieuse Bartet » à participer à une cérémonie : « Voici comment je comprends la chose : le prélude (flûtes, harpes, violons et altos). Le chœur “Bacchus &c” dans son entier. Il faudra faire donner les coups de cymbales avec discrétion, de façon à ce qu’ils ne produisent pas d’effet choquant en mettant seulement quelques grains de poivre dans la sauce. L’Hymne à Éros avec le solo de Baryton, précédé de 4 mesures [musique] et l’enchaînement avec la scène de Mademoiselle Bartet et le chœur à 3 temps “Tu n’es pas la première” qui terminera la cérémonie »… [16 novembre 1898], conseils fraternels pour l’interprétation d’une œuvre lyrique… Las Palmas 20 février 1899, remerciant pour l’exécution « merveilleuse » d’une de ses symphonies… Las Palmas 18 février 1900, sur la cantate qu’il vient de composer, Le Feu du Ciel, qui conviendrait aux concerts officiels de Taffanel : « Elle ne sera pas bien longue, par la raison que j’ai dû prendre le parti de faire déclamer toute la première moitié du poème, avec ritournelles d’orchestre. Un soprano solo et les chœurs se chargent du reste. Il y a une partie d’orgue, 8 trompettes (mais cela ne ressemble en rien à ce que j’ai fait dans ce genre), il y a un grand chœur fugué, plutôt dans la manière de François Haendel que dans celle de François Bazin, ce qui est peut-être regrettable, mais on fait ce qu’on peut ; il y a un grand solo de violon ; un long trait en triples croches pour les 1ers V. de l’orchestre ; on pince de la harpe et on tape à tour de bras sur un tamtam […] On pourrait faire poser des fils électriques sous les sièges des auditeurs et leur donner une secousse violente à chaque coup de tamtam ; tu réfléchiras ! »… Marseille 24 décembre 1900 : « j’ai eu la grrrrande symphonie, le Feu céleste, l’ouverture du Timbre d’argent »… Londres 30 avril 1901 (avec initiales ornées) : il faut chanter la 1ère partie de La Lyre et la Harpe ; malgré son désir d’avoir Taffanel pour diriger Les Barbares, il voudrait le voir quitter l’Opéra, avant d’être « usé jusqu’à la corde »… 6 et 8 juin 1902, longues lettres de conseils avec 2 exemples musicaux pour les Scènes de Faust de Schumann, que Taffanel a dirigé beaucoup trop vite ; c’est Clara Schumann elle-même qui a dit à Saint-Saëns « qu’il ne fallait tenir aucun compte des indications métronomiques de son mari »… [1902], amusante lettre avec 5 mesures de musique pour féliciter Taffanel nommé officier d’académie... Monaco 3 février 1906, sur les représentations de L’Ancêtre… Etc. Plus une esquisse de 2 mesures pour les obsèques du président Carnot, et 4 télégrammes de Saint-Saëns à Taffanel.
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