Lot n° 129

[Giuseppe VERDI]. Arrigo BOÏTO (1842-1918). 6 L.A.S., 1897-1898, à Paul Taffanel ; 17 pages in-8, plus un télégramme..Intéressante correspondance au sujet de la création des Pièces sacrées de Verdi à Paris..Sant’Agata 23 novembre [1897]....

Estimation : 1 500 / 2 000
Adjudication : Invendu
Description
Verdi a été très touché par les condoléances de Taffanel [mort de sa femme Giuseppina le 14 novembre] : « Il me charge de vous rappeller la grande estime et l’affection qu’il a pour vous […] Il est encore sous le coup de son terrible malheur »… Milan 4 janvier 1898, sur le projet de « l’exécution des dernières compositions de Verdi aux Concerts du Conservatoire. Le deuil cruel qui est tombé sur l’existence du Maître a empêché jusqu’à présent toute proposition de notre part ; mais je crois le temps venu pour tenter la réalisation de ce projet je suis sûr que ce serait un bienfait incomparable pour lui que de lui fournir une occasion souverainement intellectuelle, de l’arracher à ses tristes pensées et de le distraire »... 11 janvier. « Ayant aujourd’hui raconté [à Verdi] notre conversation dans la salle de l’Opéra, lors de la première des Maîtres Chanteurs, il m’a paru tout à fait disposé à bien accueillir votre idée […] Les quatre compositions sont parmi les plus belles du Maître, elles sont toutes animées par la flamme d’une inspiration très pure, et par une puissance d’expression vraiment admirable. [….] La bonne époque pour cette exécution serait au commencement du mois d’avril pendant la Semaine sainte. Vous pourrez avoir les parties au plus vite car Ricordi est en train de les graver »… Milan 1er février. Il est heureux d’apprendre que l’exécution des dernières œuvres de Verdi aux Concerts du Conservatoire est une affaire convenue : « Le Maître me charge de vous dire que pour des considérations qui ont rapport avec l’eurythmie du programme, il supprime l’Ave Maria a voci sole, qui ferait un double avec la Prière de Dante écrite elle aussi pour voci sole. Le programme des compositions du Maître se réduirait donc à trois morceaux », à savoir le Stabat Mater pour chœurs et orchestre, la Prière tirée du dernier chant de la Divine Comédie, et le Te Deum pour chœurs et orchestre, pour une durée totale de 40 minutes. « Cela vous permet de développer toute une première partie du Concert avec des œuvres symphoniques d’auteurs anciens ou modernes à votre guise ». Boïto donne l’effectif de chaque morceau, et le souhait de Verdi d’avoir Rose Caron comme soprano et Mme Héglon pour contralto, et la disposition des masses du chœur de cent personnes pour le Te Deum. [14 février]. « Tout est bien, tout est dit. Vous recevrez les partitions dans le courant de la semaine. Verdi me charge de chaleureux remerciements pour vous et pour Gailhard. Il se fait une joie de vous revoir et réentendre ce merveilleux orchestre et d’admirer les soli que Gailhard lui offre avec tant de courtoisie »… Gênes 27 mars. Il est auprès du Maître, souffrant : « Les médecins lui défendent d’entreprendre le voyage de Paris, il en est tout triste et j’en suis désolé car je me promettais une grande joie artistique. Je suis ici pour examiner avec Verdi les nouvelles partitions et prendre connaissance de ses intentions au point de vue de l’interprétation afin de pouvoir vous les transmettre fidèlement »…
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