Lot n° 656

STRAVINSKY, Igor & DEBUSSY, Claude. Photographie-carte postale représentant Stravinsky et Debussy (130 x 90 mm), d'après un cliché pris en juin 1910 par Erik Satie. Avec dédicace autographe de Stravinsky à l’encre noire, signée et datée "à...

Estimation : 2 000 / 3 000 €
Adjudication : 12 880 €
Description
Paris, 1912".

►Image émouvante immortalisant deux des plus grands compositeurs de l’âge moderne, prise trois ans avant de la création du Sacre du Printemps.

Debussy est représenté debout, à gauche du cadre ; à sa droite, Stravinsky est assis sur une bergère. L’envoi, qui déborde sur l’image, est le suivant :

Debussy et Strawinsky
à Paris
Souvenir –
– à Philippe Marion
d’I. Strawinsky 1912

Le cliché a été pris dans le bureau de l’appartement de Debussy au Bois de Boulogne : deux estampes encadrées d’Hokusai ornent le mur du fond ; celle du haut a d’ailleurs été utilisée pour illustrer la première édition de La Mer. Le photographe est illustre : il s’agit d’Erik Satie (cf. la légende de l’épreuve conservée à la Fondation Paul Sacher, à Bâle). On ne connait pas exactement la date d’impression de cette carte postale. On peut aussi se demander si le millésime "1912" se réfère à la date de l’envoi, ou si la mémoire de Stravinsky ne lui a pas joué un tour lorsqu’il a voulu indiquer l’année au cours de laquelle Satie a pris la photographie.

Stravinsky était un grand admirateur de la musique de Debussy, dont l’influence est omniprésente dans la première période du compositeur russe. L’Oiseau de feu, Petrushka et même Le Sacre du Printemps doivent beaucoup à Debussy. (Les ballets représentés en 1913, Jeux et Le Sacre, tous deux chorégraphiés par Nijinsky, ont marqué l’histoire de la musique et de la danse, le premier de façon certes plus discrète que le second.) Le 9 juin 1912, à l’époque évoquée par la dédicace, les deux compositeurs avaient joué à quatre mains, sur le Pleyel de Louis Laloy, la réduction pour piano du Sacre, que Stravinsky venait tout juste d’achever. Enfin, c’est à la mémoire de son ami Debussy, mort prématurément en 1918, que Stravinsky dédia les Symphonies d’instruments à vents.

►Épreuve en excellent état ; traces de montage au verso.

Provenance :
•Philippe MARION (dédicace).

Nous ignorons l’identité du dédicataire.
Le dernier enfant de Stravinsky, Milène, épousa un André Marion au début des années 40, mais rien ne prouve un lien quelconque entre ces deux personnages.
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