Lot n° 668

APOLLINAIRE, Guillaume. A l’Italie. Florence, La Voce, 1915. Grand in-8 (243 x 172 mm) de 7-(1) pp. : agrafé, plat supérieur de la couverture imprimé en vert ; conservé sous étui-chemise moderne avec dos de maroquin marron, doublure de...

Estimation : 8 000 / 10 000 €
Adjudication : Invendu
Description
suédine champagne.

►Édition originale, très rare.

Elle est constituée d’un tirage à part sur papier vergé de la célèbre revue italienne La Voce.

Fondée en 1908 par Giuseppe Prezzolini et Giovanni Papini, la revue fut dirigée, de décembre 1914 à décembre 1916 (date de sa disparition), par Giuseppe De Robertis, qui orienta la publication vers la poésie pure, loin de toute tentation oratoire, intellectualiste et historiciste.

C’est dans le cadre de cette quatrième et dernière phase de La Voce, où s’illustrèrent quelques-uns des plus importants poètes modernistes italiens – Ungaretti, Palazzeschi, Govoni, Cardarelli ou encore Clemente Rebora –, qu’Apollinaire, “père de la poésie moderne”, publia cette poignante évocation de la guerre des tranchées doublée d’un vibrant hommage à l’Italie traversé d’échos anti-allemands.

L’amour a remué ma vie comme on remue la terre dans la zône des armées
J’atteignais l’âge mûr quand la guerre arriva
Et dans ce jour d’août 1915 le plus chaud de l’année
Bien abrité dans l’hypogée que j’ai creusé moi-même
C’est à toi que je songe ITALIE mère de mes pensées
...
Puis les temps sont venus les tombes se sont ouvertes
Les fantômes des Esclaves toujours frémissants
Se sont dressés en criant
SUS AUX TUDESQUES

Ce ne sera qu’en 1918, lors de la publication de ce poème dans la section guerrière de Calligrammes, qu’apparaîtra pour la première fois la dédicace d’Apollinaire à son ami Ardengo Soffici (1879-1964), peintre et écrivain italien, l’un des principaux acteurs transalpins de l’aventure futuriste et cubiste,
lui aussi farouche adversaire de la Kultur germanique.

Quelques rousseurs à la couverture, plus prononcées sur le premier plat.
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