Description
dos à nerfs, compartiments ornés de fleurons et fers d'angle, plats estampés à froid d'une plaque composée de sept roulettes verticales (trois motifs) et d'une bordure avec amphores, pièce de titre de maroquin rouge (reliure des premières années du XVIe siècle ;
dos ajouté au XVIIIe siècle).
►Célèbre canzoniere philosophique et spirituel, un grand livre de la Renaissance italienne.
Le poète et humaniste florentin Girolamo Benivieni (1453-1542), protégé de Laurent de Médicis et proche de Marsile Ficin, était aussi un fervent adepte du renouvellement spirituel prôné par Savonarole. Dans ce recueil, publié deux ans après le supplice du prieur de Saint-Marc, il a rassemblé, en les corrigeant, ses vers de jeunesse (dont le commentaire désavoue la nature sensuelle) et les poèmes dans lesquels il exalte le néoplatonisme et la doctrine de Savonarole.
L'exemplaire renferme, entre les signatures O et P, le cahier supplémentaire de dix feuillets où Benivieni offre un témoignage irremplaçable sur le délire collectif qui saisit les Florentins lors du Bûcher des vanités (7 février 1497). Il y décrit l' "angelico spectaculo" des tableaux, parures et autres "œuvres de Satan", entassés place de la Seigneurie et brûlés au chant de lamentations dont il est l'auteur. Benivieni ne cite pas les livres et les manuscrits, mais on sait que leur destruction a singulièrement aggravé la rareté des ouvrages profanes dans la Cité.
Le recueil est suivi de deux pièces en vers :
• la Deploratoria allo illustre principe Giovanni Pico Mirandulano, où l’auteur pleure la disparition de l'ami qu'il devait rejoindre à Saint-Marc sous la même pierre tombale, et
•l'Amore, dédiée au condottiere Niccolò da Correggio.
Cet incunable florentin est le seul avoué par le consortium de trois imprimeurs fidèles à Savonarole.
Leur association, tenue secrète dans les années 1499-1500, leur permit d'éditer subrepticement les sermons du Dominicain exécuté le 23 mai 1498.
►Exemplaire du poète Philippe Desportes, signé sur le titre de sa main.
Poète de cour au temps des derniers Valois, Desportes (1546-1606) fut adulé en son temps à l'égal de Ronsard. Un séjour à Rome, où il découvrit les pétrarquistes, contribua à faire de lui l'un des champions de la poésie italianisante. Se partageant entre Paris et sa belle demeure de Vanves, Desportes vivait fastueusement entouré d'une belle bibliothèque qu'on peut évaluer à un millier de titres et où la poésie italienne figurait en bonne place. Le recensement opéré par Isabelle de Conihout identifie une quarantaine de livres en italien, sans mention de celui-ci.
Plaisant exemplaire.
La reliure en veau fauve, ornée sur les plats d'une belle plaque estampée à froid, a été éxécutée à Paris vers 1515.
Le dos à nerfs a été ajouté au XVIIIe siècle.
Coins et coiffe supérieure usés ; galeries de vers au dos, en tête.
Provenance :
• Riccardo di TOMMASO del BENE, marchand et financier florentin, avec mention autographe signée : "Questo libro e di riccardo di Tommas del bene. Si l'accatti lo renda a ditto Riccardo & sara bene. VIII novembre 1519".
Riccardo del Bene, qui avait épousé une Française, est cité dans les Mémoires de Cellini. –
Philippe Desportes. – Pietro-Antonio Bolongaro-Crevenna (1735-1792), avec l'étiquette imprimée lors de sa vente.
La dispersion de cette opulente bibliothèque eut lieu à Amsterdam, entre avril et juin 1790, durant quarante-deux jours.
Ce volume figurait sous le n° 4731 du catalogue. – Gianni de Marco (ex-libris).
Goff B-328. – BMC VI, 693. – GW 3850. – I. de Conihout, "Du nouveau sur la bibliothèque de Philippe Desportes et sur sa dispersion", in : Philippe Desportes, Paris, 2000, pp. 121-160.
Poète de cour au temps des derniers Valois, Desportes (1546-1606) fut adulé en son temps à l'égal de Ronsard. Un séjour à Rome, où il découvrit les pétrarquistes, contribua à faire de lui l'un des champions de la poésie italianisante. Se partageant entre Paris et sa belle demeure de Vanves, Desportes vivait fastueusement entouré d'une belle bibliothèque qu'on peut évaluer à un millier de titres et où la poésie italienne figurait en bonne place. Le recensement opéré par Isabelle de Conihout identifie une quarantaine de livres en italien, sans mention de celui-ci.
Plaisant exemplaire. La reliure en veau fauve, ornée sur les plats d'une belle plaque estampée à froid, a été éxécutée à Paris vers 1515. Le dos à nerfs a été ajouté au XVIIIe siècle.
Coins et coiffe supérieure usés ; galeries de vers au dos, en tête.
Provenance : Riccardo di Tommaso del Bene, marchand et financier florentin, avec mention autographe signée : "Questo libro e di riccardo di Tommas del bene. Si l'accatti lo renda a ditto Riccardo & sara bene. VIII novembre 1519". Riccardo del Bene, qui avait épousé une Française, est cité dans les Mémoires de Cellini. – Philippe Desportes. – Pietro-Antonio Bolongaro-Crevenna (1735-1792), avec l'étiquette imprimée lors de sa vente. La dispersion de cette opulente bibliothèque eut lieu à Amsterdam, entre avril et juin 1790, durant quarante-deux jours.
Ce volume figurait sous le n° 4731 du catalogue. – Gianni de Marco (ex-libris).
Goff B-328. – BMC VI, 693. – GW 3850. – I. de Conihout, "Du nouveau sur la bibliothèque de Philippe Desportes
et sur sa dispersion", in : Philippe Desportes, Paris, 2000, pp. 121-160.
15 000 / 20 000 €