Lot n° 700

[COCTEAU, Jean & RADIGUET, Raymond]. Le Coq. [À partir du n° 3:] Le Coq parisien. Revue. Gérant : Pierre Boyer. Paris, Imp. François Bernouard, 1920. 6 fascicules sous forme de placards pliés aux formats in-folio et in-4 (270 x 146 mm, 295 x...

Estimation : 15 000 / 20 000 €
Adjudication : 17 419 €
Description
140 mm, 382 x 173 mm et 360 x 146 mm) ; conservé sous étui-chemise moderne de percaline rouge.

►Célèbre revue poétique et musicale publiée par Jean Cocteau et Raymond Radiguet.

En mars 1920, face aux surenchères du dadaïsme, Cocteau et Radiguet décident de lancer
Le Coq. Erik Satie, Georges Auric, Darius Milhaud, Blaise Cendrars, Max Jacob, Lucien Daudet et Paul Morand participent à cette entreprise "française" et "parisienne" de rappel à l’ordre
qui va durer moins de huit mois. Un tout premier numéro 1, daté du 1er avril 1920, est composé sous l’égide de la SAM ou Société d’admiration mutuelle (qui réunit artistes et écrivains autour de Cocteau et du groupe des Six). L'article de tête est signé Georges Auric. Ce sera un faux-départ : Cocteau n'est pas satisfait et écarte le premier numéro sur épreuves. Suivent un deuxième essai de numéro 1 (avril 1920), puis un troisième, définitif (mai 1920).

Plus radical que Cocteau, qui n’ose pas encore tourner complètement la page Dada – Le Coq imite en effet le style typographique et polémique de 391 –, Radiguet donne à la revue quelques-uns de ses articles les plus incisifs, notamment "Depuis 1789 on me force à penser. J’en ai mal à la tête",
dont une première version paraît dans le premier numéro 1 du 1er avril 1920 sur un fond tricolore et avec un titre différent, narguant à la fois le cubisme et Dada.

■Collection "plus que complète" de cette publication exubérante et raffinée.

Elle comporte en effet, outre les quatre numéros qui constituent généralement la série,
le premier numéro 1 refusé par Cocteau et, surtout, le rarissime deuxième numéro 1 dont le titre en première page ("Quel chapeau porterons-nous en Mai ?") est orné d'un gigantesque point d'interrogation. Le texte de Radiguet y apparaît sous sa forme définitive et celui de Georges Auric ("Bonjour, Paris !") est rejeté à la fin de la livraison.
Ce numéro, daté d'avril 1920, manque toujours : on n'en connaîtrait en tout et pour tout que 4 ou 5 exemplaires.

Composition de la collection.

• N° 1a : 1er avril 1920 : 1 pochoir tricolore. 1/50 Arches comportant une lithographie
hors-texte de Roger de La Fresnaye (230 x 225 mm, pliée).
• N° 1b : Avril 1920. Exemplaire sur Japon.
• N° 1c : Mai 1920. 1/40 Arches.
• N° 2 : Juin 1920. 1/40 Arches.
• N° 3 : Juillet-août-septembre 1920. Avec 1 pochoir tricolore. 1/40 Arches.
• N° 4 : Novembre 1920. 1/40 Arches.

▬On a joint :
• Une lettre autographe signée de Jean Cocteau à Paul Éluard félicitant ce dernier pour sa revue
Proverbe et lui demandant de collaborer au Coq. Cocteau a apposé la marque de son pouce à
l'encre noire "pour authentifier cette lettre" (19 mars 1920, 266 x 212 mm, 13 lignes à l'encre
noire, pliée, verso blanc). – Le bulletin de souscription sur papier rose (142 x 199 mm).

►Précieux exemplaire en tirage de luxe et à grandes marges.

►Ensemble absolument complet et en excellent état, ce qui est très rare : l'exemplaire du fonds Destribats (Bibliothèque Kandinsky, Centre Pompidou) ne comporte pas les deux premiers numéros 1, et le numéro 3 est trop abîmé pour être déplié et consulté. L'exemplaire de la BnF
ne comporte pas le premier numéro 1.

Le papier des numéros d'avril est très légèrement bruni et taché ; décharges brunes à la planche
de La Fresnaye insérée dans le premier numéro 1.

Voir aussi le n° 778.
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