ÉLUARD, Paul. L'Amour la poésie. Paris, Editions de la Nouvelle Revue Française, 1929. In-4 tellière (218 x 165 mm) de 133-(3) pp. : demi-basane rouge avec coins, dos à nerfs, titre or, fleurons à froid, couverture et dos conservés, non rogné...
Estimation :
15 000 / 20 000 €
Adjudication :
21 304 €
Description
(reliure de l'époque).
►Édition originale.
►L'un des plus importants recueils d'Éluard, contenant le poème dont le premier vers est devenu l'emblème de la poésie surréaliste : "La terre est bleue comme une orange".
►Un des 12 exemplaires hors commerce tirés sur papier vert, réservés à l'auteur : celui-ci est
le tout premier, justifié "H.C. 1".
►Envoi de Paul Éluard, à la plume, au recto du premier feuillet blanc :
Gala
la seule
Paul Éluard
Il faut qualifier ce précieux volume d'exemplaire "de dédicace", puisqu'un exergue imprimé après le titre ("A Gala / ce livre sans fin") place d'emblée l'ouvrage sous la protection de l'épouse et de l'inspiratrice : cette même Gala qui, quelques semaines plus tard, deviendrait la compagne et la muse de Salvador Dalí.
La fin des années 20 est une période agitée pour les surréalistes. Dès 1928, le groupe est en effervescence. "Les nouvelles exclusions et les abandons sont compensés par les adhésions de jeunes que le mouvement attire comme un aimant. (...) Breton publie Nadja ; Aragon, le Traité du style ; Éluard, Défense de savoir. Malade, il passe l'hiver 1928 au sanatorium d'Arosa, dans les Grisons.
Il corrige les épreuves de L'Amour la poésie qui paraîtra l'année suivante. Gala le photographie dans la neige. C'est le dernier hiver d'amoureux qu'ils partagent. L'année 1929 apporte au groupe surréaliste et à la vie de Paul Éluard de grands bouleversements. Desnos, Queneau, Prévert quittent le mouvement. Buñuel, Dalí, Hugnet, Char, Sadoul y adhèrent. Dans ce chassé-croisé un peu théâtral, le destin a noué des fils. Gala Éluard rencontre Salvador Dalí qu'elle aimera et épousera. Paul Éluard rencontre René Char et Georges Sadoul, deux de ses meilleurs amis, et surtout Maria Benz, dite Nusch, sa deuxième femme" (cf. R.-J. Ségalat, Album Éluard, Bibliothèque de la Pléiade, 1968, pp. 106-114).
Un livre-frontière, donc, et l'une des plus intenses célébrations de la "femme surréaliste" : dans ce long poème d'amour qui défile comme un film, les traits de Gala, la femme aimée, et ceux de Nusch, la femme à venir, se mêlent comme dans une suite de fondus enchaînés.
Il existerait un autre exemplaire sur papier vert de L'Amour la poésie, justifié également "H.C. 1"
et portant, comme celui-ci, un envoi a Gala.
Prière d'insérer (sur papier rose) et bande annonce jointes.
Exemplaire bien conservé dans sa modeste reliure d'origine, vraisemblablement hispanique ; marques d'usure aux coins et aux charnières.
Provenance :
•Daniel FILIPACCHI, II, cat. 2005, n° 108.
►Édition originale.
►L'un des plus importants recueils d'Éluard, contenant le poème dont le premier vers est devenu l'emblème de la poésie surréaliste : "La terre est bleue comme une orange".
►Un des 12 exemplaires hors commerce tirés sur papier vert, réservés à l'auteur : celui-ci est
le tout premier, justifié "H.C. 1".
►Envoi de Paul Éluard, à la plume, au recto du premier feuillet blanc :
Gala
la seule
Paul Éluard
Il faut qualifier ce précieux volume d'exemplaire "de dédicace", puisqu'un exergue imprimé après le titre ("A Gala / ce livre sans fin") place d'emblée l'ouvrage sous la protection de l'épouse et de l'inspiratrice : cette même Gala qui, quelques semaines plus tard, deviendrait la compagne et la muse de Salvador Dalí.
La fin des années 20 est une période agitée pour les surréalistes. Dès 1928, le groupe est en effervescence. "Les nouvelles exclusions et les abandons sont compensés par les adhésions de jeunes que le mouvement attire comme un aimant. (...) Breton publie Nadja ; Aragon, le Traité du style ; Éluard, Défense de savoir. Malade, il passe l'hiver 1928 au sanatorium d'Arosa, dans les Grisons.
Il corrige les épreuves de L'Amour la poésie qui paraîtra l'année suivante. Gala le photographie dans la neige. C'est le dernier hiver d'amoureux qu'ils partagent. L'année 1929 apporte au groupe surréaliste et à la vie de Paul Éluard de grands bouleversements. Desnos, Queneau, Prévert quittent le mouvement. Buñuel, Dalí, Hugnet, Char, Sadoul y adhèrent. Dans ce chassé-croisé un peu théâtral, le destin a noué des fils. Gala Éluard rencontre Salvador Dalí qu'elle aimera et épousera. Paul Éluard rencontre René Char et Georges Sadoul, deux de ses meilleurs amis, et surtout Maria Benz, dite Nusch, sa deuxième femme" (cf. R.-J. Ségalat, Album Éluard, Bibliothèque de la Pléiade, 1968, pp. 106-114).
Un livre-frontière, donc, et l'une des plus intenses célébrations de la "femme surréaliste" : dans ce long poème d'amour qui défile comme un film, les traits de Gala, la femme aimée, et ceux de Nusch, la femme à venir, se mêlent comme dans une suite de fondus enchaînés.
Il existerait un autre exemplaire sur papier vert de L'Amour la poésie, justifié également "H.C. 1"
et portant, comme celui-ci, un envoi a Gala.
Prière d'insérer (sur papier rose) et bande annonce jointes.
Exemplaire bien conservé dans sa modeste reliure d'origine, vraisemblablement hispanique ; marques d'usure aux coins et aux charnières.
Provenance :
•Daniel FILIPACCHI, II, cat. 2005, n° 108.
