Lot n° 766

PERRIN, Pierre. Les Oeuvres de Poésie (...) contenant les jeux de poesie, diverses Poesies Galantes, des Paroles de Musique, Airs de la Cour, Airs a Boire, Chansons, Noels et Motets, une Comedie en Musique, l'Entrée de la Reyne, et la Chartreuse,...

Estimation : 2 000 / 3 000 €
Adjudication : Invendu
Description
ou la Sainte Solitude.
Paris, Estienne Loyson, 1661. In-12 (142 x 82 mm) de un frontispice et (10)-406-(2) pp. :
maroquin vert, dos lisse orné de fleurons et petits fers, filet encadrant les plats avec fleurettes dans les angles, gardes ornées d'un décor dominoté (petits carrés blancs et dorés avec fleurons et fleurs de lys alternés), filet sur les coupes, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (reliure du XVIIIe siècle).

►Édition originale.

→Dédiée à Mazarin, elle est ornée d'un charmant frontispice gravé sur cuivre par Chauveau.

►Un manifeste en faveur de la poésie lyrique et de l'opéra.

Aventurier né à Lyon vers 1620, Pierre Perrin s'était d'abord fait connaître par des traductions et des poésies quand il s'associa au musicien Cambert dans l'idée de renouveler la "comédie de chansons". Ainsi retrouve-t-on dans ce recueil poétique la Pastorale d'Alcidor, précédée d'un titre signalant qu'il s'agit de la Première comédie françoise en musique représentée en France. L'œuvre est précédée d'une Lettre de douze pages adressée à l'archevêque de Turin qui peut être considérée comme un véritable manifeste en faveur de l'opéra.

La carrière de Perrin et Cambert fut de courte durée. En 1669, Louis XIV avait accordé à Perrin des lettres patentes pour la création de l'Académie royale de musique. Perrin se retrouvant bientôt en prison pour dettes, Lully ravit la place aux associés et récupéra le privilège du théâtre en musique. En mars 1671, Perrin et Cambert avaient fait représenter Pomone, considéré comme le premier véritable opéra français joué dans un théâtre spécialement conçu pour l'art lyrique. On ne conserve que des fragments de la musique de Cambert.

Agréable exemplaire en maroquin ; le décor des gardes et des contregardes est exquis.

Le dos est uniformément passé ; marges extérieures un peu courtes, avec atteinte au texte de quelques manchettes.

Rahir, Bibliothèque de l'amateur, 579. – Bibliothèque nationale, Deux siècles d'opéra français, Paris, 1972, n° 32 : "La musique de Cambert est perdue". – Grente, Dictionnaire des lettres françaises, XVIIe siècle, 987-988, notice de J. P. Chauveau.
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