Lot n° 796

RILKE, Rainer Maria. Vergers. ▬ Suivi des •Quatrains valaisans. Paris, Éditions de la Nouvelle Revue Française, 1926. In-12 (187 x 131 mm) de 91-(5) pp. : broché, couverture verte imprimée ; conservé sous étui-chemise avec dos de...

Estimation : 4 000 / 5 000 €
Adjudication : 5 639 €
Description
maroquin noir (Devauchelle).

►Édition originale.

L'ouvrage, publié neuf mois avant la mort de l'auteur (30 décembre 1926), rassemble une partie des poèmes de Rilke écrits directement en français.

En frontispice : portrait de l'auteur gravé par G. Aubert d'après un dessin de Baladine [Klossowska], mère de Balthus et de Pierre Klossowki. Baladine fut un grand amour de Rilke.

→Tirage limité sur vélin simili-cuve des papeteries Navarre ; cet exemplaire, est un des 118 hors commerce (n° XXXV).

►Envoi et poème autographe de l'auteur sur le faux-titre :

à
Natalie Clifford-Barney

Ô le temple défait ou jamais terminé !... Comment
adorer un Dieu qui tant se plaît aux ruines !
Les offrandes usent l'autel et le sel de nos larmes
[marines
ronge les dalles. Et quant aux colonnes : à deux
on les soutient ; c'est leur beau fût qui sépare
les amants... Aussi l'entraînent-ils avec eux
dans la lente chute de leurs étreintes avares.

Rainer Maria Rilke

(Fin de Juin)
Muzot.

Le château de Muzot, dans le Valais suisse, fut la dernière demeure de Rilke, qui passera les dernières années de sa vie dans ce domaine entouré de vignes et de vergers. Il y composa ses poèmes français et ses versions d'après Paul Valéry, dont l'influence est très sensible dans ce poème-dédicace à Natalie Barney.

En cette même année 1926, Rilke dédicaça à l'Amazone – qu'il avait rencontrée à Paris en 1925 – un exemplaire de la traduction française des Cahiers de Malte Laurids Brigge (collection Pierre Bergé). C'est par une confusion chronologique que dans une de ses dernières lettres, le poète affaibli par la leucémie affirme que "Ô temple défait..." se trouve dans Malte et non dans Vergers (erreur répercutée dans la note de l'édition de la Pléiade). Le poème ne sera recueilli et publié qu'après la mort de Rilke, par Ernst Zinn, dans la section "Poèmes et dédicaces. 1920-1926" des Sämmtliche Werke (t. II, 1957, p. 678).

Dos et bords de la couverture un peu brunis.
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