Description
2 volumes in-4, 247 x 180 : (20 ff.), 506 pp., (17 ff.) ; (4 ff.), 680 pp., (22 ff. dernier blanc).
Veau fauve, inscription en lettres dorées datées de 1733 sur les premiers plats, dos à nerfs orné, roulette dorée intérieure, tranches bleues (reliure de l' époque).
► Édition originale de cet ouvrage très controversé, considéré comme un des chefs-d'oeuvre de Bossuet.
C'est quelques années après avoir quitté son poste de précepteur du Dauphin que Bossuet entame la rédaction de l'Histoire des variations des églises protestantes. Il entend grâce à cet ouvrage, ramener dans le giron de l'église catholique les diverses «sectes» protestantes qui existaient alors et dont la diversité nuisait selon lui à une Église forte et fédératrice.
L'édition est illustrée d'une vignette répétée sur les deux titres, de deux vignettes de chapitre, de deux lettrines historiées (la même répétée dans les deux volumes) et de deux culs de lampe, le toute gravé sur cuivre.
→ On note la présence de nombreuses corrections manuscrites à la plume dans le texte (Tome I page 17, 168, 171, 226, 264, 415, 459, 495 ; Tome II page 176, 181, 193, 202, 205, 277, 520, 521).
Dans le Bulletin du Bibliophile (n°4) de 1954, Hubert Elie signe un article consacré aux éditions originales des Variations des églises protestantes dans lequel il évoque l'existence de ces corrections. Ainsi écrit-il :
«Une fois l'ouvrage sorti des presses mais non livré au public, l'imprimeur et l'auteur s'aperçurent qu'il contenait encore un certain nombre d'erreurs dont certaines étaient purement matérielles donc imputables au premier, tandis que d'autres concernant le sens, devaient être attribuées au second qui, par ailleurs, en dépit du temps très long dont il avait disposé pour revoir son manuscrit ne renonça cependant pas, même après l'impression à effectuer encore des améliorations de style ou a supprimer des répétitions qu'il n'avait pas remarquées antérieurement. D'où trois sortes de rectifications qui furent opérées non pas au moyen de cartons - qui eussent sans doute été trop nombreux - mais à la plume sur chacun des exemplaires» (page 161).
On suppose que ces corrections ont été faites par des employés de l'imprimerie Cramoisy.
►Exemplaire aux belles provenances.
Les plats supérieurs de chacun des volumes comportent cette mention en lettres dorées :
«A la substitution du Valdec proche Soleure en Suisse M. D. C. C. XXXIII.»
Le Waldeck était une propriété à l'est de Soleure en Suisse. C'est le Baron de Besenval, magistrat, qui créa une substitution en 1684 pour ses descendants dans la possession du château de Waldeck.
Cet exemplaire provient de la bibliothèque de l'un des ses descendants, sans doute son fils Pierre-Joseph, qui renouvela, en tant qu'ambassadeur, l'alliance de Soleure avec la France ; il mourut en 1737.
L'exemplaire appartint par la suite au Baron Pichon, et, entre autres, à Escoffier.
Charnières fendues, restaurations aux coiffes. Quelques rousseurs.
▬ Provenances :
• Substitution de Waldeck.
• Baron Pichon (1869, n° 897)
• J. Renard, avec ex-libris (1881, n° 1172)
• Daulnoy
• Maurice Escoffier, avec ex-libris (1933, n° 19)
• Professeur Th. Alajouanine (cat. II, 1981, n° 13).