Lot n° 189

François Mauriac. 1885-1970. Ecrivain. Correspondance à Jean Blanzat. Malagar (pour la plupart), 1939-1964. 72 pp. divers formats, 36 l.a.s., 3 c.a.s., 3 l.t.s., carte de visite annotée ; parfois accompagnées de leurs enveloppes.

Estimation : 2000 / 3000
Adjudication : 4200 €
Description
Belle correspondance entre Mauriac et le jeune Blanzat, touchant de près les événements de la Guerre et l’angoisse des combats spirituels et littéraires, qui aboutiront à l’engagement des deux écrivains dans la Résistance. Par la suite, Mauriac évoque largement ses travaux littéraires mettant toujours en avant sa foi chrétienne et l’amitié sincère avec Jean Blanzat. Sont également mentionné les noms de Maurras, Paulhan, Duhamel, Sartre (dont il veut voir la pièce), etc. avril 1939 : Je ne crois pas à la guerre, mais en ces jours d’angoisse, je pense à vous (…). Il me semble que cette ombre affreuse sur nos vies me rendra plus douce, notre rencontre dans un monde délivré de ce cauchemar (…). Septembre 1939 ; La guerre est le fruit monstrueux de tout ce que la malice humaine et sa férocité et son orgueil accumulent. Le Royaume du Christ « n’est pas de ce monde ». Il est au dedant de nous (…). Il espère que l’expérience de la dernière guerre rendra les généraux économes de la vie du soldat. L’amitié, c’est de se connaître et tout de même de s’aimer d’un amour sans torture. Moi, surtout, à cause de mont « attitude », j’ai besoin qu’un ami cherche au-delà, l’être que je suis (…). Il est dur de se dire qu’on écrit que pour se dénuder, se livrer nu, et qu’on atteint qu’à sculpter son propre masque (…). Je ne puis vous parler, à vous combattant, de tout ce que m’inspirent les événements : ils dépassent en tragique le destin d’une nation ; Hitler a choisi de faire sauter le mande avec lui (…). C’est difficile de croire à la lumière, dans cette nuit atroce (…).1942 : Il s’est remis au travail et est touché de l’attention portée sur ses souffrances, ajoutant ; Il y en a une qui peut-être les dépasse toutes, c’est d’avoir perdu le pouvoir de souffrir, c’est-à-dire d’aimer « à mourir » (…). Dieu, c’est cette exigence au-dedans de nous (…) cette exigence de pureté et de perfection contre laquelle nous nous débattons misérablement (…). Etc.
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