Lot n° 205

Paul de Musset. 1804-1880. Ecrivain, frère du poète Alfred. 3 L.A.S. à son éditeur Charpentier. Nice, Venise, Florence, avril-juin 1863. 8 pp. ½ in-8.

Estimation : 500 / 800
Adjudication : 1000 €
Description
Belle relation de Paul de Musset sur son voyage en Italie sur les pas de son frère et en qualité de directeur de la Revue nationale. Avril : il est retenu à Nice par une indisposition de sa femme ; (…) Ce retard a changer mes plans. Je me suis trouvé retenu dans un pays où il n’y a rien autre chose à observer que la beauté du climat. Il n’est pas disposé à écrire un article sur cette nouvelle possession française, craignant la défiance des Italiens à ce sujet ; Les habitants de l’endroit en concluraient que je voyage pour ne pas mourir faute d’impression (…). Je pourrais les faire jaser à mon aise si je ne suis censé en Italie que pour mon plaisir (…). Il est passé dans le grand salon de lecture de Visconti ; Tous les journaux et revues de tous pays se trouvaient sur la table, à l’exception de la Revue nationale. M. Visconti a fini par le reconnaitre mais Musset ne sait si son intention sera de réparer ce tort. Il a diné chez Alphonse KARR avec CHENAVART et envisage de faire une excursion sur la corniche depuis Monaco. Mai : Avant d’arriver à Venise, il a passé quelques jours à Turin et à Milan où il a eut une conversation confidentielle avec le ministre d’Italie. Il a l’intention de partir bientôt pour Bologne et Florence, quoique ma femme se soit éprise de la vie vénitienne, au point que cela commence à m’inquiéter ; j’ai peut qu’elle ne veuille plus sortir des lagunes. Il se plaint de la mendicité qui règne à Venise et fait part de son impression sur le théâtre italien ; Ce que j’ai observé de plus intéressant dans les salles de spectacle, c’est l’habitude du public qui rit naïvement et applaudit de tout son cœur, car l’ignoble institution de la claque n’existe pas sous le beau ciel d’Italie. Si je rencontre quelque part une pièce originale, je l’écouterai avec attention. Quant aux acteurs, ils sont tous passables et quelques uns excellents. A propos de sa pièce dont il a appris la prochaine représentation par les feuilletons du Lundi, sur la politique, mentionnant Leuven, Sardou, Laboulaye, etc. J’allais faire la gageur que la mort de madame de Lamartine serait pour le grand poëte une occasion de battre monnaie sur le cadavre d’une épouse peu aimée, quand l’initiative que M. de Girardin a prise à ce sujet, m’a empêché de conclure ce pari (…). Juin : (…) Depuis notre départ de Venise, nous avons visité Mantoue, Parme, Bologne, et constaté l’énorme différence qui existe entre les provinces émancipées et celles encore occupées par l’Autriche. Je suis en train de recueillir ici des documents certains sur l’accroissement de la prospérité publique depuis trois ans, ce qui ne m’empêche pas de consacrer tous le temps nécessaire aux monuments, galeries de tableaux, etc. (…). Il a assisté aux fêtes anniversaires de la bataille de Solférino ; il donne des détails sur la renommée du comte de Berryer comme médecin homéopathe.
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