Lot n° 112

Alexandre BERTHIER (1753-1815) Maréchal et Ministre de la Guerre. 4 L.A.S., 1806-1808, à Charles-Maurice de TALLEYRAND ; 7 pages et quart in-4 ou in-8.

Estimation : 1 000 / 1 500 €
Adjudication : 1 138 €
Description
► CORRESPONDANCE AMICALE, SUR SON AMOUR POUR LA Marquise VISCONTI ET SON MARIAGE ARRANGÉ AVEC MARIE-ÉLISABETH DE BAVIÈRE (9 mars 1808 ; Talleyrand sera son témoin de mariage).

─ Munich 14 juin 1806, félicitant Talleyrand pour la principauté de BÉNÉVENT :
« Vous aimés trop l’empereur mon cher Tallerand pour n’être pas très heureux des temoignages qu’il vous donne de sa satisfaction pour les services que vous avés rendûs. Je vous embrasse mon cher Prince et je vous aime, de tout mon cœur, comme je vous aimois, grand, simple citoyen, et grand encor, mes respects à Md de Tallerand, j’envie votre bonheur d’etre unis à celle que votre cœur à choisi, moi mon cher Tallerand je suis très malheureux sous ce rapport »…

─ [1807]. Il commence par évoquer les neveux de Talleyrand Louis et Edmond ; il lui renvoie Louis, qu’il aime comme un fils, et pour qui il veut de l’avancement... « Je ne vous en veux pas des on-dits sur ce que vous vous occupés de me choisir une femme.
L’Empereur suffit pour cela, je me deffendrai tant que je pourrai, parce que quand je serai rendu, je ne pourrai qu’avoir des peines, j’ai passé 50 ans et un mariage ne peut être qu’une source de désagrémens. Quant à mon ancienne liaison, elle est étrangère à ma résistance. C’est une amie pour la vie, et dont l’amitié et la société est nécessaire à mon bonheur, comme manger pour vivre »…

─ Bayonne 9 juin 1808. « Vous connoissiés trop bien la situation de mon ame lors de la fatale journée qui a donné mon nom à une autre que celle qui possedoit et mon cœur et toute mon affection, pour ne pas sentir combien mes peines ont augmenté à la mort de Mr Visconty
→ j’ai manqué de 2 mois, d’être le plus heureux des hommes – le Bonheur parfait. Soumis à la fatalité du sort je vivrai de regrets occupé de rendre heureuse une femme que je respecte, une autre que je respecte que j’aime et que j’aimerai jusqu’aux derniers instans de ma vie. J’ai eû de bonnes intentions en faisant le malheur de 3 »…
Il ajoute : « Le roy de Naples, roy d’Espagne dans le moment arrive, les espagnols sont enchantés, tout ira bien, et la mort du roy d’Angleterre ne pourroit arriver plus à propos ».

─ Bayonne 26 juin 1808. Le Prince de Bénévent a bien jugé la peine de Berthier et senti qu’en tous ces événements, il lui reste « une espèce de jouissance : celle d’avoir fait ce que l’Empereur désiroit. À mon age n’est-il pas assés indifferent dêtre un peu plus ou un peu moins heureux ! Que l’Emp. traite avec bonté mon amie celle qui possède tous mes sentimens excepté mon nom […] La Princesse se conduit bien elle désire me rendre la vie agréable
→ elle fera sa position et la mienne – et avec la volonté que nous avons l’un et l’autre de nous rendre heureux, peut être y parviendrons-nous »…
Les affaires vont bien : « l’Emp. ne s’est jamais mieux porté, l’impératrice de même elle engraisse, les 3 dames sont aussi aimables que belles et bonnes et la vie icy est selon moi assés agréable »…
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