Lot n° 131

Élisa BONAPARTE (1777-1820) sœur de Napoléon, Princesse de Lucques et Piombino, Grande Duchesse de Toscane. 2 L.A.S. « Elisa », Marseille et Aix 18 et 19 avril 1814, à TALLEYRAND, Prince de Bénévent ; 3 pages et demie et 1 page et demie...

Estimation : 1 000 / 1 500 €
Adjudication : 1 896 €
Description
in-4.


► APRÈS L’ABDICATION DE NAPOLÉON QUI VA PARTIR POUR L’ÎLE D’ELBE, ELISA EN FUITE DEMANDE L’AIDE DE TALLEYRAND POUR CONSERVÉ SA PRINCIPAUTÉ DE LUCQUES.

─ Marseille 18 avril. Les Anglais l’ont forcée de partir de Lucques où elle se flattait de rester sous la protection du Roi de Naples [son beau-frère MURAT] : « je suis arrivée à Chambéry au moment où Lyon venait d’être occupé par l’ennemi et je me retirai à Montpellier en attendant les evenemens, un courier a apporté les changemens survenus par l’occupation de Paris, craignant le premier moment d’une révolution je me suis sauvée déguisée, et sans suite, et je vais me rendre à Naples à l’aide de mon déguisement y faire mes couches et y chercher un azile »…
Elle rappelle que « Lucques était autrefois indépendant. S’il était possible qu’on voulut me conserver ce petit paÿs, il n’a jamais eu d’autre Prince que nous ». Elle ne demande pas à conserver Massa, Carrare et Piombino, mais « depuis 8 années que je le gouverne l’empereur mon frere n’a demandé ni un homme, ni un sol de contributions, il a donc été regardé par tout le monde comme un paÿs sans aucune importance ni politique, ni financière. J’ai une fille de 8 ans née dans ce paÿs
→ je suis grosse de six mois, et le Prince mon mari ne peut par son caractère et sa douceur donner aucun ombrage. Vous me connaissés et savés qu’avec quelque moyen ma philosophie et mon peu d’ambition ont été par tous mes amis regardés come mon plus grand deffaut, et mon séjour en Toscane tout à fait nul l’a assés prouvé »…
Elle aimerait finir ses jours tranquillement en Italie :
« Et si je jette un regard sur le passé ce ne sera que pour gémir sur le sort de mon infortunée mère, de mes frères et sœurs, et non pas pour moi. […] Si les événemens malheureux n’ont pas chassé de votre âme notre ancienne amitié tachés de me faire jouir d’un sort indépendant, et que je puisse en dernier ressort choisir ma résidence en Italie »…
Elle propose de vendre la dotation de sa fille à Parme pour jouir d’un sort indépendant…

─ Aix 19 août. Ayant réfléchi à sa position « envers la France, envers l’empereur Napoléon, envers mes enfans », elle estime qu’elle se doit, comme mère, entièrement à ces derniers.
« J’ai déjà éprouvé votre amitié, vous avés été mon conseil, et mon deffenseur dans d’autres circonstances
→ j’espère que vous le serés encore, je ne veux devoir qu’à vous mon bonheur et celui de mes enfans, j’ai écrit à l’empereur Alexandre, au Prince de Metternich. Je vous envoye les lettres si vous croyés que je puisse par ce moyen être utile à mes enfans remettes les […].
Si vous pensés que je ne devais pas ecrire à l’Empereur Alexandre supprimez ma lettre »…
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