Lot n° 145

Charles-Maurice de TALLEYRAND. 5 L.A. (dont 3 signées « T. »), février-novembre [1826], à son homme d’affaires Philippe RIHOUET ; 8 pages et quart in-8 ou in-4.

Estimation : 1 500 / 2 000 €
Adjudication : 1 264 €
Description
► AU SUJET DE SON SECRÉTAIRE PARTICULIER GABRIEL PERREY, QUI VEUT QUITTER LE SERVICE DE TALLEYRAND APRÈS VINGT ANS
(il emportera avec lui bon nombre de documents compromettants avec lesquels il exercera bientôt un chantage sur son ancien maître).

─ Hyères 12 février. Instructions concernant un marché de bois pour la forge de Luçay, et la pension viagère de la veuve Mornard…

─ Jeurs 30 octobre. Il ne comprend pas bien la lettre de PERREY, qui « est parti de ma chambre décidé, malgré mes instances à prendre une manière de vivre totalement indépendante », notamment pour l’éducation des ses enfants, et, malgré les instances de Talleyrand et de Rihouet, il n’a pas changé de résolution, donc Talleyrand a cherché à le remplacer. « Je conçois très bien qu’il puisse chercher une carrière où il ait à employer plus utilement pour lui son esprit, et ses talents, et sa jeunesse ; je conçois que ma sortie des affaires, ne lui laissant à faire que des choses fort communes lui ait donné d’autres idées. […] cela a été sa volonté, de prendre une autre route dans la vie ; et je n’aime pas à me rappeller tout ce qu’il fesoit et disoit même alors à des personnes que je connoissois peu et à d’autres avec lesquelles j’étois lié.
→ Je déteste les récriminations ; elles sont hors de mon caractère et je crois avoir rendu doux tous les rapports que mes différentes positions ont du me donner »… Il a été fâché de ce qu’il croyait être un parti pris chez Perrey, mais il s’est résigné à le remplacer.
« Ce qu’il appelle les services qu’il m’a rendus entre dans les choses de confiance qui sont faites par un secrétaire particulier sur l’honnêteté de qui l’on compte ; et qui se déshonoreroit, sans être cru, s’il trahissoit l’intimité dans laquelle il a été d’une personne qui a été longtems dans une carrière publique
→ en pareille situation, abuser s’appelle bien vite trahir »…
Cependant il croit Perrey incapable de tenir de mauvais propos à son égard ; cela passerait pour de la calomnie ;
« du reste, cela ne me fait pas grand-chose je suis blasé »…

─ 5 novembre. Il a vu son notaire CHODRON :
« il va rediger acte et declaration je vous prie de voir l’un et l’autre […] avant que Mr Chodron m’apporte les projets qu’il aura faits. Voici l’avertissement de la liste civile »…

─ 7 [novembre]. « J’ai vu Mr Chodron avant de recevoir cette lettre. – Ainsi je n’ai pas pu lui parler du contenu :
→ j’ai été très content de l’acte et de la déclaration dont vous avez fait le projet »…

→ 9 novembre. Il faut modifier ainsi l’acte à signer par Perrey : « Aucune pièce de quelque nature qu’elle soit intéressant S.A.S. OU QUELQUE PERSONNE DE SA FAMILLE ne sera restée en ma possession &c. Il me semble qu’il peut vous dire dans une lettre ou note signée qu’il vous renverra tout ce qu’il a à Salins concernant mes affaires de quelque nature que ce soit dans le courant de ….. tant de mois. Je vous prie aussi de lui demander les papiers qui concernent Mr Dupont et l’affaire que j’ai eu à ce sujet avec M. Le Roi et Bayard. […]
Ne vous paroît-il pas bien clair que Mr Perrey portant tous mes papiers à Salins ne comptoit pas revenir auprès de moi ? »…
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