Lot n° 262

[Siege De Toulon]. Manuscrit. Evénement malheureux arrivé à Mr Roux père, com[missai]re de marine, et à son fils aîné à l’entrée de l’armée française danstoulon, le 30 frimaire de l’an 2me de la République, répondant au 20 Xbre 1793.

Estimation : 500 / 800
Adjudication : Invendu
Description
Fait véritable écrit par lui-même. S.l.n.d. (vers 1801). Petit in-4, [15] ff. n.ch., texte réglé au crayon, en feuilles, cousu. Récit d’un rescapé des fusillades du Champ-de-Mars qui marquèrent l’entrée des troupes républicaines dansToulon repris aux Anglais les 20 et 21 décembre 1793. Menés par les quelques 300 ”patriotes” qui avaient été détenus dans les flancs du vaisseau Le Thémistocle, les soldats massacrèrent sans discernement les habitants qui leur étaient désignés, avant même que les représentants de la Convention pussent installer une commission judiciaire. Arrêté avec son fils aîné âgé de seize ans dans la première charrette destinée au Champ-de-Mars, le narrateur prétend avoir fait partie des fusillés et avoir subi les coups de grâce au sabre, sans recevoir de blessures fatales, et avoir pu ensuite quitter le lieu de l’exécution, se reposer dans une maison de campagne dévastée dans le quartier de Siblas, avant de se réfugier chez des parentes : Nous essuyâmes cinq décharges et aucune ne nous atteignit quoique la troupe tira presque à bout-portant. Tous ceux qui étaient auprès de nous ayant été tués, l’Etre suprême qui voulait manifester sa toute-puissance, et nous conserver nos jours, m’inspira sans doute de dire à mon fils, tombons au premier coup de feu qu’on tirera, - peutêtre serons-nous assés heureux de nous sauver en contrefesant les morts ; ce que nous exécutâmes de suite. La troupe fit encore plusieurs décharges et aucune ne porta sur nous. Je me croyais sauvé ainsi que mon fils, mais jugés quelle fut maperplexité, lorsque j’entendis faire lecommandement de sabrer toutes ces victimes, afin qu’aucune n’échappât à la mort. Nous essuyâmes encore cette exécution, dans laquelle nous reçûmes plusieurs coups de sabres, dont les blessures, quoiqu’assés profondes, ne furent cependant point mortelles. Etendus sur la place, on nous crut morts, nous fûmes déshabillés tous nuds (...). Etc.
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