Lot n° 291

TINAN (Jean de). 2 très belles lettres. → Cachet de la collection Debauve.

Estimation : 400 / 500 €
Description
• L.A.S. « J.J. de T. » à Pierre Louÿs (« près d’Alger »). 2/3 p. petit in-4. Enveloppe avec cachet postal à la date du 9 février 1897. « J’apprends par Valéry qui est venu me voir que tu ne vas pas, que tu es malade.
Cela me ferait regretter encore plus de n’avoir pas été te rejoindre il y a dix jours – fort en triste état moi-même – s’il ne me disait pas aussi que ton frère a pu aller te rejoindre […]. Merrill qui est venu me voir ce soir me charge de toutes ses amitiés pour toi. Moi je suis tout triste que tu sois malade si loin – cela ne me console pas d’être malade en pendant ».

• L.A.S. [à Georges Rency]. 2 pp. in-8. Abbaye de Jumièges, [juin 1898]. Magnifique lettre dont voici le début. « J’ai reçu votre livre au moment de mon départ de Paris et je l’ai lu ici. Je ne vous parlerai pas de votre préface – j’ai horreur des « théories d’art », sans doute parce que je n’y comprends pas grand chose.
Si personnellement je puis arriver, par le choix des détails que quelques histoires banales, à donner aux autres l’impression désolante et gaie que me donne la vie, ma vie, je suis content. Je ne parle que des gens que je vois – ce ne sont pas des héros, mais ce sont ceux qui m’intéressent : les plus sublimes paysages, même quand ce sont des états d’âmes, ne valent pas pour moi le bout de dialogue surpris, noté, mis en action plus tard avec art si je puis, entre un petit linge quelconque et un quelconque miché, ou un bon mondain quelconque et la quelconque petite madame X…
Les dogmes et les symboles ne me concernent pas. Je ne puis vous dire à quel point le Faust de Goethe m’ennuie et combien je préfère La Vie de Bohême. Je n’ai rien à faire avec ce que l’humanité a de sublime – mais seulement avec ce qu’elle a d’à ma
hauteur […] ».
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