Lot n° 25

Pierre BOULEZ.

Estimation : 1000 / 1500
Adjudication : Invendu
Description
Manuscrit autographe, Marigny, Marigny, Marigny..., [fin 1953] ; 2 pages et quart in-4. Présentation de la première saison des Concerts du Domaine Musical au Petit Théâtre Marigny. Le manuscrit, rédigé d’une minuscule écriture à l’encre noire avec de nombreuses ratures, corrections et additions, diffère du texte imprimé sur la plaquette de présentation (jointe). « Déclaration première : si nous avons prévu quatre concerts pour cette saison au petit Théâtre Marigny, c’est qu’il nous a semblé nécessaire de combler une lacune dans la vie musicale de Paris. Point. Suivent quelques autres déclarations de cet ordre telles que… : les polémiques autour de la musique contemporaine ne sont vraisemblablement pas près de s’éteindre. Néanmoins, elles (les polémiques) se bornent la plupart du temps à des querelles de mots… ; l’on finit par se plaindre généralement – menace et accusation conjuguées – que les œuvres incriminées ne plaisent pas au public ! Cher public muet : il aurait quelque peine à se faire une opinion, puisqu’il n’a aucunement l’occasion de prendre contact avec des musiques dont on l’éloigne avec soin, sans le consulter. Quelle activité gracieuse déployée : on lui épargne l’épuisante fatigue de choisir. […] Nous avons voulu faire participer l’auditeur à une sorte de “musicologie comparée” – ce terme tout à fait entre guillemets – sans que le pédantisme didactique prenne part à des concerts qui sombreraient sûrement dans l’ennui léthargique. L’auditeur n’est pas un technicien de la musique ; et, avant tout, on lui demande de ne pas être cela. Que doit alors représenter le concert ? […] Un des moyens les plus directs, les plus efficaces de la connaissance ; une approche des plus tendues vers l’émotion collective. Cette coercition, cette mise en demeure faite à l’auditeur, de participer, cette confrontation de nature parfois virulente, parfois poreuse, nous désirons l’instaurer pour que la musique garde ce pouvoir de communication prodigieusement vivant, privilège qu’elle dispute au théâtre, plutôt qu’elle ne le partage avec lui »… On joint un exemplaire de la plaquette imprimée ; plus un programme des Concerts Lamoureux (1958).
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