Lot n° 34

Pierre BOULEZ.

Estimation : 1000 / 1500
Adjudication : Invendu
Description
Manuscrit autographe, [1961] ; 3 pages in-4. Réponse à une interview pour l’hebdomadaire suisse Die Weltwoche (liste de questions jointe). À la première question sur la manière dont il aborde ses nouvelles compositions, en suivant des principes constructifs ou d’après sa propre expérience acoustique, Boulez répond : « Il me semble que la question est, de cette façon, un peu sommairement posée. Il n’y a pas d’alternative : ou bien des principes qui doivent engendrer l’œuvre – ou bien l’œuvre qui naît d’un certain pragmatisme. Considérer la création sous cet aspect me paraît provenir d’une méconnaissance totale de ses mécanismes. Tout d’abord, il ne saurait y avoir de phénomène généralisable ; il faudrait se reporter à chaque œuvre en particulier. Telle composition a pu procéder d’une logique préexistante ; telle autre n’a trouvé vraiment sa logique propre qu’au cours de son élaboration : et ceci, pour le même compositeur. De plus, toujours chez le même compositeur, il y a des œuvres de recherche, des œuvres d’établissement (ou d’élargissement) et des œuvres de repos. [...] Pour répondre généralement cependant, disons qu’il s’établit une dialectique permanente entre l’invention proprement dite et la mise en œuvre elle-même – avec tout l’appareil technique que cela suppose. Les deux s’influencent réciproquement ; l’invention aide à découvrir des moyens formels qui, à leur tour, font rebondir l’invention, ad infinitum... »... Les sept autres questions portent sur l’avenir des sons artificiels, sur l’histoire de la musique, etc. Boulez choisit de ne pas répondre à certaines d’entre elles qu’il juge « inutiles ».
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