Lot n° 646

Jacques-Antoine-Marie de CAZALÈS (1758-1805) député de la Noblesse aux États-généraux, puis à la Constituante, remarquable orateur du parti royaliste, il émigra et fut agent secret du futur Louis XVIII. 9 L.A. et 1 L.A.S., [1790-1802], à...

Estimation : 800 / 1 000 €
Adjudication : 1 375 €
Description
SA SŒUR Anne-Marie de Cazalès, Marquise de CASTELBAJAC-VERNET au château de Ricaud en Bigorre (une à son beau-frère Jean-Baptiste-Gaston de CASTELBAJAC, et une à son neveu Adolphe de CASTELBAJAC) ;
19 pages in-4 ou in-8, la plupart avec adresse ou enveloppe.
♦ BELLE CORRESPONDANCE DE CETTE FIGURE MARQUANTE DE LA RÉVOLUTION, QUI ESSAYA DE DÉFENDRE DE SAUVER LOUIS XVI ET LA MONARCHIE, PUIS ÉMIGRA.

─ Paris 1790-1791. [Septembre ? 1790]
« Je suis entierement rétabli de ma blessure » [dans son duel avec Barnave, en août 1790]…

─ Samedi [novembre 1790].
Son accident le tient éloigné de l’Assemblée nationale, mais « cette privation n’est pas grande ». Il ne peut s’intéresser au protégé de sa sœur : « nous autres aristocrates nous nous sommes faits la loy de ne rien demander aux ministres ; ensuite tous ces ministres ont donné d’hier leur démission à l’exception de Mr de Montmorin […] nous ne voudrons pas être les obligés de gens qui seront apparement nommés par le Club des Jacobins »…

─ 15 juin 1791.
Après la publication déformée par le Moniteur de son discours « dans la question de la rééligibilité des membres d’une législature à l’autre », il met sa sœur en garde contre les mensonges des papiers publics : « le Moniteur est le plus faux et le plus menteur » ; son indifférence pour l’opinion publique avant les États généraux s’est « bien augmentée depuis que je vois comment elle se forme et quelles sont les personnes qui la dirigent »…

─ [25 juin 1791],
bouleversé, il annonce le RETOUR DE VARENNES : « Le Roy et la Reine viennent d’arriver à Paris, mon amie, ils sont en sureté. Je me porte bien mais je suis dans un tel état que je n’ai ni le temps ni la force de vous en dire davantage ».

─ Londres 1791-1792. 23 novembre [1791].
Émigré à Londres et réfugié chez l’homme politique Edmund BURKE, il avoue son désarroi, « malgré la tres bonne et la tres flateuse reception que les princes et surtout la noblesse réunie autour d’eux m’a fait à Coblentz, malgré l’accueil que j’ai reçu en Angleterre du Roy et des anglois de toutes les classes et de tous les partis […], ne crois aucun des contes qu’on te fera sur une invasion prochaine des princes et des émigrans […]
Il ne faut pas croire qu’une aussi grande maladie que celle dont la France est attaquée puisse être guérie en peu d’années cette maladie sera longue »… Mais le devoir est d’employer toutes ses forces à diminuer les malheurs de la France…

─ 3 janvier 1792.
Il recommande à ceux qui croient en lui de « rester tranquille chez eux de ne pas croire aux contes bleus qu’on leur fera de ne pas emploier inutilement leurs moiens par une émigration aussi absurde que funeste […] ce qui m’afflige le plus c’est que je ne vois pas de terme à nos malheurs »…

─ Dunkerque 5 avril [1802].
Un commissaire du ministère lui a refusé le droit de séjourner à Paris, et proposé un passeport pour la Hollande ; il attribue ce contrordre aux journaux anglais qui l’ont donné comme chargé de faire des ouvertures de paix au Premier Consul. « Je ne conçois pas trop comment des radotages de gazette peuvent déterminer les ordres d’un gouvernement »…
Plus trois belles lettres familiales, dont une écrite de Grenade (Haute-Garonne)…

▬ ON JOINT :
• l’Opinion de M. de Cazalès, sur le serment exigé des officiers de l’armée, [1791], et un portrait.
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