Lot n° 51

[CORBIÈRE (Tristan)]. - CROISSANT (Gustave). Portrait de Tristan Corbière. Photographie originale (93 x 56 mm), tirage albuminé d'époque contrecollé sur carton (105 x 62 mm) à l'adresse de Gustave Croissant, photographe à Morlaix, [vers...

Estimation : 7 000 - 10 000 €
Adjudication : 18 750 €
Description
1862], avec, au bas, un poème autographe de 6 vers à la mine de plomb, sous chemise demi-maroquin noir moderne.


► Rarissime photographie de Corbière adolescent.

Cette photographie, exécutée dans la ville natale du poète, date probablement de 1862, à l'époque où une crise de rhumatismes articulaires aigus laissera l'adolescent (il a 17 ans) infirme à vie. Lycéen à Nantes, il ne pourra se présenter au baccalauréat, et regagnera la maison familiale, à Morlaix.
Photographie infiniment précieuse, car accompagnée d'un poème autographe de 6 vers, sorte de comptine révélatrice des sentiments qu'inspirait sa propre image à Corbière :
Aïe aïe aïe, aïe aïe aïe
Aïe aïe aïe qu'il est laid!
V'là c'que c'est
C'est bien fait fallait pas qu'y aille (bis) fair' son portrait

→ Les portraits de Corbière sont rarissimes, probablement en raison de l'angoisse que lui causait sa propre vision. Dans un autre poème, Le Crapaud, il écrit: Ce crapaud-là c'est moi...
On connaît une autre photographie de Corbière, en uniforme de collégien, sans doute un peu antérieure (vente Jacques Guérin, VII, 20 mai 1992, n° 32 - vente Rimbaud, Verlaine, Mallarmé et leurs amis de la bibliothèque Eric et Marie-Hélène B., 15 décembre 2010, n° 5).

Poème reproduit in Œuvres complètes (éd. P.-O. Walzer), Pléiade, p. 863, sous le titre de “Sous une photographie de Corbière”.
Partager