Lot n° 17

Henry BORDEAUX (1870-1963) écrivain. 90 L.A.S. et un manuscrit autographe, Thonon-les-Bains, Annecy, Cognin près Chambéry, Paris, Genève, Port-Cros 1894-1913, à Jules Huret, rédacteur au Figaro ; environ 180 pages formats divers, qqs adresses...

Estimation : 400 / 500
Adjudication : 512 €
Description
et enveloppes. Importante correspondance littéraire et journalistique. Appréciation des offres de service du rédacteur du Figaro : souhait d’un mot sur ses Âmes modernes par Philippe Gille, d’une intervention auprès de Calmette pour connaître le sort de son article sur des livres de Bourget et Loti, d’une référence à son étude sur le théâtre de Jules Lemaitre, etc. Primeur de la candidature du marquis Costa de Beauregard au fauteuil académique de Camille Doucet, avec profil biographique... Appréciation pour son Enquête sur la question sociale en Europe, « autrement intéressant que l’Enquête sur l’évolution littéraire où ne se manifestaient que de petites vanités », quoique les préfaces [de J. Jaurès et P. Deschanel] soient banales. « L’article de Mirbeau sur vous n’avait rien d’extraordinaire. Il était inutile pour souligner la teneur de vos interviews d’en faire des caricatures » (28 décembre 1896)... Bordeaux évoque ses articles, ses projets de romans et nouvelles, et ses propres publications (Âmes modernes, Le Pays natal, La Peur de vivre, Paysages romanesques…). Nombreuses références à sa vie et ses promenades savoyardes, à la solitude de la vie en province, à des échanges de livres et à ses voyages à Paris (demandes de places au spectacle)... Il est question de l’affaire Dreyfus (allusions à Méline, Picquart, Bertillon, Charavay, Henry etc.) : « Je ne dis pas comme vous que Dreyfus est innocent et Esterhazy coupable, parce qu’il faudrait croire à une aberration mentale de tant de gens », mais il reconnaît les aspects louches de l’affaire. « S’il a été condamné illégalement [...] n’aurait-on pas mieux fait de réviser son procès que de faire le procès Zola ? Ah ! Que ce Zola a donc été maladroit, si l’on peut jeter encore la pierre à un homme ainsi passé ! Qu’il a été maladroit d’entasser les violences et d’accuser de mauvaise foi tant d’officiers [...] ! Et que penser de l’interprétation insensée de ce débat tout individuel, qu’on a remplacé par des entités comme la Patrie et la Justice au nom desquelles les hommes se battent » (dimanche [février 1898])... Le verdict l’a attristé profondément : « Comment concilier cette condamnation avec Esterhazy auteur du bordereau ? [...] La presse dite nationaliste portera le poids de l’aberration mentale dont sont frappés tant de gens aujourd’hui ; on verra quelle France nous feront les Drumont et les Rochefort » (20 septembre 1899)... On rencontre aussi les noms de Paul Adam, Henry Bataille, Émile Berr, Alfred Capus, Maurice Donnay, Jacques des Gachons, Urbain Gohier, Henry Houssaye, Étienne Lamy, Jean Lorrain, Guy de Maupassant, Eugène de Vogüé, etc. Manuscrit d’un article Indiscrétions académiques. On joint 7 cartes de visite autogr. ; plus la minute a.s. d’une réponse d’Huret (1913).
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