Lot n° 231

Émile ZOLA (1840-1902). 2 L.A.S., Médan 6 et 24 juin 1881, à Joris-Karl Huysmans ; 3 et 2 pages in-8 (deuil) (onglets, légères fentes aux plis réparées). Intéressante correspondance amicale et littéraire, sur la préparation de...

Estimation : 1 200 / 1 500
Adjudication : 1 920 €
Description
Pot-Bouille. Médan 6 juin 1881. Il remercie Huysmans de ses « bons renseignements » (sur les architectes diocésains), mais demande encore des précisions : « Mon architecte, d’une importance médiocre, habite Paris, rue de Choiseul sans doute, et se trouve être de la paroisse de Saint-Roch. Si j’en fais l’architecte du diocèse d’Évreux, par exemple, pourrai-je l’employer à des réparations dans l’église Saint-Roch ? Ce serait sans doute lui donner une trop grande situation que de le prendre pour Paris ? Voyez pourtant s’il n’y aurait pas moyen, s’il n’existe pas à Paris des architectes de paroisse, et quels seraient alors leurs appointements, leurs occupations, etc. Autrement, si je dois m’en tenir à mon diocèse d’Évreux, voyez à m’avoir quelques détails complémentaires, sur les voyages à faire, les rapports avec le clergé, etc. – Mais je préfèrerais mille fois Paris ». Il se souvient aussi qu’il lui avait parlé d’un pauvre employé qui recopiait la nuit des cours pour les élèves de l’École centrale, et il demande des détails précis : « Quels sont ces cours, pourquoi les faire recopier ? Enfin, puisque vous avez été collectionneur de timbres-poste, pourriez-vous m’en décrire trois ou quatre très rares (timbres du Cap) et trois ou quatre ordinaires ? C’est pour compléter les notes que vous m’avez déjà données ». Il le remercie de son aide : « Je travaille, j’ai fini d’arrêter mon plan, dont je suis très satisfait, chose rare. Prochainement, dès que j’aurai toutes mes notes, je vais me mettre à l’écriture »… 24 juin 1881. Il le remercie pour l’envoi d’informations sur l’église de Saint-Roch et les maisons adjacentes : « J’avais l’extérieur des deux maisons, mais je n’osais pas trop me risquer. Ce que vous me dites me suffira à rêver le reste. Pourtant, si par hasard votre ami lâchait des détails plus précis sur la vie de ce petit monde, vous me donneriez ça de vive voix, lorsque vous me ferez le plaisir de venir me voir. Je fais mes trois petites pages par jour, ce qui est mon train-train habituel ». Il séjournera à la mer en août et septembre, où il tâchera « d’abattre de la besogne ». Il plaint Huysmans, « réduit au séjour à la campagne que vous n’aimez guère, je crois. Le déplacement sera ennuyeux, mais vous travaillerez mieux peut-être. […] Je trouve l’été mélancolique : voici pour moi la saison noire »…
Partager