Lot n° 42

MIRBEAU (Octave). Correspondance de 8 lettres autographes signées et 2 billets autographes signés à Paul Hervieu, sans date, sauf 1 lettre autographe signée de 1888, 16 pages et demie in-8, 3 enveloppes.

Estimation : 1 000 - 1 200 €
Adjudication : Invendu
Description
♦ Intéressante correspondance littéraire et amicale :

• (s.d,): Il est plein de remords pour l’article qu’il voulait écrire sur son ami mais Magnard son rédacteur en chef lui a imposé de commencer par Mendes, « je me suis donné de la peine pour arriver à ce résultat piteux, qui me fait souffrir, me pardonnerez-vous ! la faute est à Magnard qui ne vous laisse aucune liberté…Non …je n’ai pas lu Inconsolables M. Lavedan ne m’a pas fait l’honneur de m’offrir son livre de même qu’il ne m’avait pas fait l’honneur de répondre à l’envoi du mien…les pichenettes du petit Lavedan sont parfois drôles mais je m’en fous…Que la peinture est difficile ! presque autant que la littérature ! aussi je me demande si je dois abandonner celle-ci pour celle-la si je retrouverai les mêmes embêtements et les mêmes souffrances… » ;

• (1887) : « …Que dites-vous de Mensonges ? Je trouve cela très bien. Cette Madame Moraines est vraiment une création puissante. Il me semble que jamais Bourget n’avait donné de son talent une telle promesse de verdeur mâle…il y a bien des choses stupides, dans ce livre…mais c’est égal malgré tous ses défauts, il faut l’avouer, c’est rudement bien :
Et j’ai eu en le lisant, une grande mélancolie, car je pensais à mon pauvre Calvaire, et j’en avais un horrible dégoût !... » ;
A propos de sa passion pour Judith Vimmer : « Je vais beaucoup mieux… ma dernière crise aura été bonne. Je n’éprouve plus au souvenir de Judith, que la tristesse que vous donnent les spectacles de la dépravation humaine, et je n’ai plus pour la pauvre femme, ni colère ni haine… J’ai l’ambition de revenir avec un livre… » ;

• longue et intéressante lettre de félicitations sur son livre :
« Deux chefs d’œuvre Car ce sont deux chefs d’œuvre- ne vous en déplaise- que l’Histoire d’un duel et aux affaires étrangères. Et peut-être n’aviez-vous, jusqu’ici, rien fait de plus absolument, de plus exquisement parfait. Je suis encore sous l’émotion de la lecture, sous le coup de l’admiration toute chaude…je ne sais par où commencer, ni quoi choisir de plus merveilleux, parmi les merveilles de ces deux petits romans, si simples d’apparence, et qui pourtant contiennent tout un monde d’âmes, si miraculeusement vivantes…votre style est arrivé à la perfection… Que d’admirables et uniques trouvailles, qui ont dû vous couter de dures peines !... »

• (1895) : « Je vais mieux avec des désirs fous de travail, et de racheter le temps perdu….Il s’agit de vous et de L’Armature, qui poursuit sa triomphante marche sur les hauteurs. La conquête à main armée de Mme d’Exireuil par ce formidable baron Saffe, est d’un tragique sublime et poignant. Vous avez fixé en traits magistraux, le portrait moral de ce personnage, qui devient …le symbole de l’argent…j’ai été pris aux entrailles, conquis dans mon esprit dans mon cœur, séduit, ravi, par toutes les observations uniques que prodigue votre intelligence… » ;

• Lettre sur la maladie de sa femme Alice, puis divers rendez-vous et invitations.
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